Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 21 mai 2013

L'ONPES propose de repenser « l'assistance comme un investissement social »

Dérogeant aux exercices imposés du rapport annuel chiffré, l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES) a choisi de rendre un rapport thématique. Remis à la ministre déléguée à la Lutte contre l'exclusion, jeudi 16 mai, ce rapport propose de « penser l'assistance ». Un titre qui se transforme rapidement à la lecture du rapport en un « repenser l'assistance », pour sortir des clichés et préjugés sur un système d'aides sociales qui déresponsabiliserait ceux qui en bénéficient et les encourageraient à se complaire dans l'assistanat.
Ces critiques sont d'autant plus fortes en temps de crise, où paradoxalement pourtant, ces aides sont jugées encore plus nécessaires. Or, « la réalité du non-recours contredit le soupçon d’abus généralisés », insiste l'ONPES, tandis que « l’observation des mobilités individuelles contredit l’idée d’une installation dans l’assistance », développe un chapitre du rapport. S'adressant directement aux responsables politiques, l'ONPES leur attribue « la tâche de souligner le sens du travail d’assistance au regard de la cohésion sociale » et donc de « combattre les visions simplistes de la pauvreté et rappeler les finalités de l’assistance qui consiste non seulement à prévenir la détresse mais aussi à reconnaître les capacités, à promouvoir l’autonomie ». Le rapport défend par ailleurs l’idée de renforcer l’individualisation de la relation d’assistance avec les personnes aidées. Cela suppose « l’amélioration des conditions d’exercice du travail social ». Entre autres pistes suggérées, l’Observatoire propose de promouvoir des droits automatiques ou de sortir du « spécifique » en citant l'exemple de Grenoble où, en matière d’aide à la nutrition infantile, l’attribution des aides peut se faire à partir des services sociaux, mais aussi des crèches, maternités, pédiatres, associations, ou en grande surface.
Enfin, le rapport demande un effort de suivi et d'évaluation, à commencer par « la comptabilisation de l’effort national consenti pour lutter contre la pauvreté », partant du principe que ces « dépenses d'assistance » doivent être considérées aussi comme « un investissement social ». D'ailleurs, l'ONPES prévoit cette année d'étudier les coûts du mal logement, une autre façon de mesurer l'investissement social.
E.S.
Télécharger le rapport.

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