Maire-info
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Édition du vendredi 5 juillet 2024
Sports

Accès aux offres en sport-santé : les disparités territoriales persistent

La Mutualité Française a présenté les conclusions de son Observatoire sur le Sport-Santé. L'étude relève notamment « une répartition territoriale hétérogène, insuffisante et peu lisible » des offres en sport-santé.

Par Lucile Bonnin

« 61 % des Français déclarent pratiquer du sport au moins une fois par semaine, mais une proportion significative (30 %) ne pratique jamais ou presque (moins d’une fois par mois) la moindre activité sportive, y compris modérée » . C’est ce que révèle une étude menée par la Mutualité Française qui présente un « panorama nuancé »  de l’activité physique en France et « avec des disparités importantes ». 

La France, mauvaise élève 

En comparaison à ses voisins européens, la France se situe à un niveau inférieur à la moyenne européenne avec 9,5 % de la population exerçant des activités physiques conformes aux recommandations de l’Organisation mondiale pour la santé. « La moyenne européenne se situe à 13,6 %. C’est la Suède qui occupe le haut du classement avec 31,5 % des adultes ayant ce niveau de pratique d’activité physique » 

Par ailleurs, « 94 % des médecins jugent la pratique sportive de leurs patients insuffisante »  et attribuent cette situation au télétravail (61 %) et à l’utilisation excessive des smartphones (89 %).

Les plus grandes inquiétudes se portent sur la situation des plus jeunes : 1 enfant sur 10 respecte les recommandations de l’OMS de pratiquer plus d’une heure d’activité physique par jour. « Les conséquences sont graves : baisse de l'espérance de vie en bonne santé, augmentation du surpoids et de l'obésité (21 % des 8-17 ans en surpoids, dont 6 % obèses). Un rapport parlementaire récent a rappelé que depuis 50 ans, les jeunes de 9 à 16 ans ont perdu 25 % de leurs capacités physiques. » 

Des disparités territoriales 

Selon les observations de la Mutualité Française, la pratique d’un sport est « largement liée au territoire et à la région où l’on habite » . L’étude met en lumière « des écarts de près de 20 points entre les régions les plus sportives et celles qui le sont le moins et donc, entre le sud et le nord de la France. » 

Une différence s’observe aussi entre territoires ruraux et urbains. Par exemple, seulement 35 % des enfants vivant en milieu rural font du sport plusieurs fois par semaine contre 51 % des jeunes Franciliens.

Les équipements sportifs en France sont aussi « insuffisants et mal répartis ». Le taux d’équipement des départements et régions d’outre-mer est plus faible qu’en France métropolitaine variant de 12 équipements pour 10 000 habitants à Mayotte à 33 à La Réunion. De plus, malgré les politiques sportives mises en place par le gouvernement ces dernières années, « dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), les équipements sportifs sont globalement proches des habitants mais peu diversifiés ». 

Surtout, la Mutualité Française met en avant dans cette étude une offre en sport-santé « hétérogène, insuffisante et peu lisible » . Différents professionnels interviennent dans le cadre du sport-santé : les médecins généralistes, les masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, etc. Or la densité de médecins généralistes par exemple varie d’un département à l’autre. Alors que dans les Hautes-Alpes on dénombre 291 généralistes pour 100 000 habitants, dans les départements de l’Eure et Loire, la Seine-et-Marne, l’Ain, l’Eure et le Val-d’Oise on compte 86 à 99 praticiens pour 100 000 habitants. 

Enfin, au niveau national, la densité moyenne des kinésithérapeutes, tous modes d’exercice confondus, s’élève à 150 en 2023. De même, la densité des ergothérapeutes et des psychomotriciens en France est en moyenne de 22 professionnels pour 100 000 habitants, ce qui est particulièrement peu.

Maisons Sport-Santé (MSS) 

Dans un communiqué de presse, la Mutualité Française indique être « convaincue du rôle et de l’intérêt des Maisons Sport Santé (MSS) qui accueillent les patients » . Pour cela, elle « propose de les développer et pérenniser leurs financements ». 

L’Observatoire rapporte quelques chiffres sur ces structures créées en 2019 : « en mai 2024, 506 Maisons Sport-Santé sont recensées sur le territoire français. 244 125 personnes ont bénéficié d’une information, d’un service ou d’une prise en charge par les Maisons Sport-Santé en 2023. » 

La Mutualité Française rappelle que les Maisons sport santé (MSS) « souffrent d’une hétérogénéité de leurs budgets et d’une mauvaise répartition sur le territoire et sont mal connues par les Français. » 

Rappelons que dans le cadre de la loi de finances pour 2024, les crédits du ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques destinés aux maisons sport-santé sont portés à 6 millions, ce qui représente une augmentation de 2 millions d’euros par rapport à 2023 (lire Maire info du 19 décembre 2023). Le budget est certes conséquent mais le financement des structures repose toujours sur des subventions très variables dépendantes des situations propres aux territoires, ce qui empêche le financement pérenne de ces structures. 

Notons enfin que le gouvernement avait annoncé qu’il allait confier à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et à l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), une mission visant à identifier les voies et moyens de consolider ces nouvelles structures. Les conclusions devaient être remises cet été, mais pour le moment rien n’a été annoncé. 

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