Édition du mardi 4 novembre 2003
La pauvreté a augmenté de 2,3 % en 2002, selon le Secours catholique
Le nombre de personnes et familles accueillis dans les centres du Secours catholique a augmenté de 2,3% en 2002, selon les statistiques annuelles de l'association, qui souligne dans un rapport publié mardi la forte précarité des familles monoparentales.
"Après une baisse en 2000, constatée également par l'Insee récemment, et une quasi-stabilité en 2001, le nombre de pauvres est reparti à la hausse en 2002", affirme Gilbert Lagouanelle, responsable de l'enquête, qui ajoute "craindre que cela ne soit pire en 2003". "Tous les indicateurs le montrent", dit-il.
L'afflux de demandeurs d'asile ne s'est pas ralenti et l'emploi s'est dégradé depuis mi-2001, deux faits qui expliquent, au moins en partie, cette évolution, selon le rapport.
Le Secours catholique dresse chaque année le "portrait" de la grande pauvreté en France, à travers les statistiques de ces centres d'accueil, où viennent des personnes isolées ou des familles, d'elles-mêmes ou adressées par les services sociaux.
Deux évolutions majeures se dégagent des données 2002, obtenues auprès des 687 000 familles ou personnes venues chercher de l'aide auprès du Secours catholique (représentant 1 600 000 personnes dont 745 000 enfants): la confirmation de la hausse du nombre des étrangers, souvent sans statut (27 % contre 24 % en 2001 et 20 % jusqu'à 2000), et une nette augmentation de la part des personnes inactives ou éloignées du marché du travail alors que ce chiffre était assez stable les années précédentes.
Les régions ne sont pas égales devant la précarité. Le Nord-Pas-de-Calais et la Lorraine sont les régions où la densité de la pauvreté est la plus forte.
Le rapport insiste sur la situation des familles mono-parentales. Une famille sur trois accueillie est mono-parentale et la moitié des enfants en sont issus. La moitié de ces familles vivent de transferts sociaux et sont très fragiles dès le premier enfant, alors qu'un couple tombe dans la précarité le plus souvent au quatrième enfant.
L'illettrisme et le manque de formation sont très importants chez ces familles. Parmi les 14 % de familles accueillies qui disent ne pas percevoir d'allocations familiales parce qu'ils n'ont pas fait la démarche, on compte de nombreux pères seuls.
Le Secours catholique demande la tenue d'une conférence de la famille sur ce sujet.
Le rapport 2002 note également une aggravation des difficultés vécues par les personnes accueillies pour retrouver du travail.
60,7 % des personnes accueillies par l'association sont inactives ou éloignées du marché du travail, en augmentation de 4 % par rapport à 2001. Parmi elles, on note une augmentation significative du nombre des étudiants et des personnes inaptes au travail pour raisons de santé, qui passe de 8 % en 1999 à 10,5 % en 2002.
Une forte proportion de personnes est sans ressources (12,5 %) ou ne bénéficient que de transferts sociaux (41,5 %). Cette population particulièrement fragile a tendance à augmenter depuis 1999.
10 % des personnes accueillies ne bénéficient que de revenus issus ou dérivés du travail sans aucun transfert social en complément. Après avoir connu une diminution progressive, cette proportion tend depuis trois ans à se stabiliser autour de 10 %.
Le profil des personnes accueillies reste assez stable. On compte toujours, selon le rapport, une forte proportion de la classe d'âge 25-39 ans par rapport à la population française.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2