Édition du jeudi 28 novembre 2002
A l'issue d'un séminaire « développement durable », le Premier ministre devait annoncer jeudi matin des premières mesures et un calendrier de travail
Les ministres réunis jeudi examineront ce jeudi les trois "piliers" du développement durable -croissance économique, protection de l'environnement et progrès social lors dun séminaire animé par Jean-Pierre Raffarin.
Ce séminaire veut ériger le développement durable en "priorité du gouvernement". Une stratégie nationale de développement durable doit voir le jour en avril, dont le séminaire est le point de départ.
"L'objectif est que chaque ministère intègre le développement durable dans ses actions", a expliqué Michèle Pappalardo, chargée de préparer le séminaire au ministère de l'Ecologie.
Dans un premier temps, les ministres devaient écouter jeudi matin des "grands témoins", parmi lesquels l'astrophysicien Hubert Reeves, le paléontologue Yves Coppens (qui préside la commission d'élaboration de la Charte de l'environnement souhaitée par Jacques Chirac), ou encore Dominique Bourg, philosophe et spécialiste de l'environnement. Au programme: le changement climatique, l'épuisement des ressources naturelles, la nécessité de léguer aux générations futures une planète qui puisse subvenir à leurs besoins.
La ministre de l'Ecologie, Roselyne Bachelot, et la secrétaire d'Etat au Développement durable, Tokia Saïfi, devaient présenter ensuite les grandes lignes de la stratégie française sur le développement durable, exposées lors du sommet de la Terre à Johannesburg fin août.
Puis chaque ministre devait prendre la parole quelques minutes pour dresser quelques pistes d'action dans son secteur. Il s'agit à la fois d'être "exemplaire" dans le quotidien de l'administration (économiser l'énergie, le papier, rouler plus propre...) mais aussi de prendre en compte le développement durable dans les actions gouvernementales.
Le séminaire devait se conclure par une soixantaine de "bons exemples", dans tous les domaines: éducation à l'environnement, recherche etc.
Le Premier ministre devait annoncer en fin de matinée des premières mesures et un calendrier de travail. Il devra convaincre que l'environnement ne fait pas les frais de la rigueur budgétaire. Déjà, les associations écologistes ont déploré la stagnation du budget du ministère de l'Environnement pour 2003. La lutte contre le bruit, première préoccupation des Français, voit par exemple ses crédits divisés par deux dans le projet de budget.
Le Club des villes cyclables s'est ému de la chute de 85% des crédits du ministère des transports en faveur des Plans de déplacement urbains, qui doivent améliorer la place des transports collectifs, de la marche et du vélo en ville.
Mardi, deux anciens ministres de l'Environnement, Dominique Voynet et Yves Cochet, ont pris la plume pour dénoncer une "régression inquiétante" de la politique de l'environnement, dans le quotidien Libération.
Les deux anciens ministres du gouvernement Jospin soulignent qu'avec un budget en stagnation "pour la première fois depuis cinq ans", le ministère de l'Ecologie est "inaudible et impuissant", tandis que "les lobbyistes de tout poil trouvent désormais au gouvernement une oreille complaisante"
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