Sénat : une trentaine de maires en exercice élus hier, dont cinq présidents d'associations départementales
Par Franck Lemarc
Au lendemain des élections sénatoriales qui ont conduit au renouvellement de la moitié du Sénat (170 sièges), les grands équilibres ne sont pas bouleversés : la droite reste largement majoritaire à la chambre haute, comme elle l’a toujours été depuis le début de la Ve République, à l’exception d’une brève parenthèse sous le quinquennat de François Hollande.
Grands équilibres
Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore publiés à l'heure où nous écrivons, les enseignements de ce scrutin sont établis.
Si la droite reste majoritaire, le curseur se déplace légèrement en son sein vers le centre : Les Républicains perdent en effet plusieurs sièges par rapport à la précédente mandature, où ils en avaient 148, notamment du fait de la présence de listes dissidentes, par exemple dans les Yvelines ou en Meurthe-et-Moselle. Le centre droit est en revanche en légère progression et pourrait dépasser les 60 sièges, ce qui réjouit naturellement le président du groupe centriste Hervé Marseille (UDI), qui a plaidé pendant toute la campagne pour un « recentrage » au sein de la droite.
Côté majorité présidentielle, le bilan est plutôt négatif pour le parti présidentiel Renaissance : selon Public Sénat, le nombre de sièges détenu par le parti pourrait tomber de 23 à 16. La seule membre du gouvernement qui se présentait, Sonia Backès (secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté) a été battue par un candidat indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, Robert Xowie, le maire de Lifou. À Paris, Renaissance a perdu son unique siège, celui de Julien Bargeton.
On notera en revanche la légère progression, dans le camp présidentiel, du parti Horizons d’Édouard Philippe, qui a fait élire quatre nouveaux sénateurs.
À gauche, c’est là aussi la stabilité : selon Public Sénat, le nombre de sénateurs socialistes resterait stable (autour de 65 sièges), tandis qu’écologistes et communistes gagneraient chacun entre deux et trois sièges. La France insoumise, exclue des listes d’union de la gauche, reste absente du Sénat.
Le Rassemblement national enfin, qui avait disparu du Sénat depuis que son unique sénateur, le marseillais Stéphane Ravier, a rejoint le parti d’Éric Zemmour, y refait son entrée avec trois sièges, dans le Pas-de-Calais, le Nord et la Seine-et-Marne.
Une trentaine de maires devront rendre leur écharpe
Beaucoup des nouveaux sénateurs élus hier sont des maires, qui devront donc, non-cumul des mandats oblige, rendre leur écharpe.
Parmi eux, il faut noter la présence de six présidents d’associations départementales (PAD) de maires – ce qui va parfois obliger à désigner de nouveaux présidents dans les « AD » de l’AMF. Ont été élus Hervé Reynaud, président des maires de la Loire et maire de Saint-Chamond, Daniel Fargeot, maire d’Andilly et président de l’Union des maires du Val-d’Oise, Jean-Marc Vayssouze-Faure, maire de Cahors et président de l’AD du Lot, par ailleurs président de la commission culture de l’AMF, Pauline Martin, maire de Meung-sur-Loire et « PAD » du Loiret, et enfin Anne-Marie Nédélec, présidente des maires de la Haute-Marne.
Notons également que l’ancien président des maires de La Réunion, Stéphane Fouassin, maire de Salazie, a également été élu sénateur, tout comme l’ancien président des maires de Mayotte, Saïd Omar Oili.
De nombreux autres maires vont faire leur entrée au Sénat.
Chez Les Républicains, c’est le cas de Jocelyne Antoine (Senon, Meuse), Damien Michallet (Satolas-et-Bonce, Isère), Yves Bleunven (Grand-Champs, Morbihan), Pierre-Jean Rochette (Boën-sur-Lignon, Loire), Sylvie Valente Le Hir (Tracy-le-Mont, Oise), Marie-Claude Lermytte (Brouckerque, Nord) et Marie-Carole Ciuntu (Sucy-en-Brie, Val-de-Marne).
Chez les centristes, ont été élus Franck Dhersin (Téteghem-Coudekerque-Village, Nord), Bernard Pillefer (Fréteval, Loir-et-Cher), Cédric Chevalier (Saint-Léonard, Marne), Jean-Luc Brault (Le Controis-en-Sologne, Loir-et-Cher), Guislain Cambier (Potelle, Nord), Anne-Sophie Romagny (Bazancourt, Marne), Vincent Louault (Cigogne, Indre-et-Loire), et Louis Vogel (Melun, Seine-et-Marne, également membre du Comité directeur de l’AMF).
Au Parti socialiste, sept maires en exercice ont été élus, en plus de Jean-Marc Vayssouze-Faure : Pierre-Alain Roiron (Langeais, Indre-et-Loire, membre du Comité directeur de l’AMF), Christophe Chaillou (Saint-Jean-de-la-Ruelle, Loiret), David Ros (Orsay, Essonne), Raphaël Daubet (Martel, Lot), Michaël Weber (Woelfling-lès-Sarreguemines, Moselle, maire référent de l’AMF sur les énergies renouvelables), et Frédéric Buval (Trinité, Martinique) et Michel Masset (Damazon, Lot-et-Garonne).
Enfin, le maire communiste de Fosses (Val-d’Oise), Pierre Barros, fera également son entrée au Sénat.
La chambre haute ainsi renouvelée fera sa rentrée parlementaire la semaine prochaine, le lundi 2 octobre, une semaine après l’Assemblée nationale dont les travaux reprennent aujourd’hui en séance publique. Dès lundi prochain, le président du Sénat sera élu – sans que le moindre doute subsiste sur la réélection de Gérard Larcher. Toute la semaine prochaine sera consacrée à la désignation des vice-présidents, questeurs et secrétaires, à celle des groupes, du bureau et des commissions permanentes.
Le travail législatif proprement dit du Sénat reprendra le mardi 10 octobre.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Immigration, inflation, écologie : ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron
Finances locales : à deux jours de la présentation du budget, le gouvernement démine le terrain
France urbaine demande à la fois plus d'État et plus de décentralisation