Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 11 juin 2021
Mobilité durable

76 000 emplacements sécurisés pour les vélos seront installés dans les gares d'ici 2024

Le décret d'application de l'article 53 de la loi d'orientation des mobilités est paru hier au Journal officiel. Il consacre l'obligation d'installer dans quelque 1133 gares ferroviaires, un nombre minimum d'emplacements de stationnement sécurisé pour les vélos. Maire info propose une carte interactive de ces implantations.

Par Franck Lemarc

C’est un décret particulièrement attendu par les cyclistes qui est paru hier, à l’issue d’une très large concertation entre les services de l’État, la SNCF et les collectivités territoriales. Au final, un tiers des gares – les plus fréquentées – se voient obligées de se munir d’emplacements sécurisés pour les vélos. 

Caractéristiques techniques

C’est l’article 53 de la LOM qui a fixé la règle : « Les gares de voyageurs, les pôles d’échanges multimodaux et les gares routières (…) sont équipés de stationnements sécurisés pour les vélos avant le 1er janvier 2024 ». La liste des gares concernées devait être fixée par décret. C’est maintenant chose faite.
Le décret est très clair : l’obligation d’installation des stationnements sécurisés pour les vélos revient à la SNCF (Gare & connexions) et à la RATP en Île-de-France. Ces sociétés « mettent en œuvre cette obligation en concertation avec les collectivités territoriales ou leurs groupements territorialement concernés ». 
Le texte définit également les caractéristiques techniques des installations : elles doivent « comporter des dispositifs fixes permettant de stabiliser et de fixer chaque vélo par le cadre et au moins une roue ». Pour répondre à la caractérisation de « sécurisé », un emplacement doit bénéficier ou bien de la surveillance permanente d’une personne « missionnée à cet effet par la SNCF, la RATP ou par une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités territoriales »  ; ou bien d’un système de vidéo-surveillance ; ou enfin d’un « système de fermeture sécurisée ». 
Le lieu d’implantation de ces emplacements doit être « couvert et éclairé », et situé à moins de 70 m d’un accès au bâtiment voyageur.

1 133 gares concernées

Il est annexé au décret la liste des 1133 gares concernées avec, pour chacune d’entre elles, le « nombre minimal de places de stationnement »  qui doivent être aménagées. Il s’agit des gares les plus fréquentées (plus de 100 000 voyageurs par an). Les quelque 2 000 autres gares ne sont pas soumises à obligation, mais la LOM invite les gestionnaires et les collectivités à concerter localement pour installer, si besoin, de tels emplacements.
Le décret fixe, pour chacune des gares concernées, un nombre de places minimal. Au total, cela correspond à presque 76 000 emplacements à installer d’ici au 1er janvier 2024. Il a été décidé que le nombre de places demandé serait compris en 10 et 1000 – en se rappelant que c’est un seuil minimum, rien n’empêchant les autorités organisatrices et les gestionnaires du réseau d’installer plus de places que le décret n’en impose. 

Selon les estimations de la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM), environ 40 000 emplacements sont déjà installés, et les projets déjà prévus localement laissent espérer un total de 86 000 places en 2024, comme l’écrivait la DGITM en lançant la concertation sur ce sujet, en septembre 2020. Ces aménagements pourront en partie être financés grâce au plan de relance, sur l’enveloppe de 200 millions d’euros consacrée au développement des mobilités actives. 

Il est cependant à noter qu'un bon nombre de gares ont déjà réalisé l'objectif, voire l'ont dépassé. Si 408 gares sur les 1 133 n'ont actuellement aucune place aménagée et ont donc tout à faire, 385 ont déjà atteint ou dépassent l'objectif - parfois largement. Bois-le-Roi, en Île-de-France, a ainsi déjà 148 places installées, selon les données de Vélo & Territoires, alors que le décret en prévoit 120. Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne, en a même déjà 634, quand le décret en prévoit 170 ! 

Concertation

Il est à noter que cette réforme a fait l’objet d’une concertation assez exemplaire entre les services de l’État et les associations d’élus, très en amont, puisque la DGITM a créé un groupe de travail avec les associations d’élus (Régions de France, Gart, AMF, ADCF et France urbaine), ainsi bien sûr que les associations spécialisées dans le vélo. Ce sont les travaux de ce groupe qui ont permis de définir les caractéristiques du stationnement sécurisé et les critères choisis pour retenir telles ou telles gares. 

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