Édition du lundi 26 février 2007
450 barrages hydrauliques français dans un «état de vétusté avancé» et une centaine «dangereux»?
Près de la moitié des 450 barrages hydrauliques français seraient dans un état de vétusté avancé et une centaine seraient dangereux, a révélé le mensuel Capital.
EDF, qui a publié des profits records, a confirmé avoir engagé un important programme de 500 millions d'euros sur la période 2007-2011 pour la maintenance de ses barrages hydrauliques.
Le magazine Capital, qui s'est procuré un rapport confidentiel établi en août 2006 par la division production et ingénierie hydraulique (DPIH) d'EDF, a révélé que 200 barrages hydrauliques français présentent des signes inquiétants de vétusté.
Une centaine d'entre eux seraient même jugés dangereux. Capital poursuit en expliquant qu'ils pourraient faire peser des risques sur leur environnement immédiat, comme des risques d'affaissement de terrain, de destructions de routes et d'inondations de villages.
«L'ensemble des risques techniques détectés sur les ouvrages hydrauliques a été mesuré», précise EDF, ajoutant que les investissements prévus répondaient «à tous les besoins de maintenance».
EDF aurait prévu un programme de réhabilitation, baptisé «Super Hydrau», consacrant entre 500 et 550 millions d'euros sur cinq ans à la rénovation de 200 installations.
Pourtant la rénovation du seul barrage de Tuilières (Dordogne) nécessitera jusqu'à 80 millions d'euros d'investissements, soit près de 20% du budget du plan «Super Hydrau», estime Capital. Le 29 janvier 2006, les vannes rouillées de ce barrage sont tombées dans le fleuve libérant 5 millions de mètres cubes d'eau.
Parmi les barrages les plus dangereux de France figurent celui de Mauzac (Dordogne), où le rapport note un «risque de rupture», celui de Viclaire (Savoie) avec un «risque d'effondrement de la galerie sur un village» et le barrage de Fond-de-France (Isère), où sont apparues des «fuites dans la digue avec une zone très habitée à l'aval».
Le rapport répertorie également un «risque d'instabilité du mur» pour le barrage de Noyer-Chut (Isère), une «fissuration voûte» et «des fuites membranes» à la Girotte (Savoie) et un «état de dégradation avancée» au Verney (Isère).
Les problèmes sont ainsi essentiellement concentrés dans les Alpes, mais les barrages du Massif central et des Pyrénées sont également concernés.
«Les ouvrages hydrauliques sont conçus pour une durée de vie qui dépasse le siècle», a indiqué une porte-parole du groupe. «L'âge moyen des centrales hydroélectriques d'EDF n'est que de 50 ans et elles affichent des niveaux satisfaisants de performance et de sûreté», a-t-elle assuré.
Interrogé sur Europe 1 sur l'utilisation des profits records d'EDF, son PDG, Pierre Gadonneix, a affirmé qu'il allait «relancer l'investissement et de façon massive» avec pour objectif de «doubler le rythme d'investissement en France» en trois ans. Et de conclure: «Il est urgent de rénover, de moderniser et de développer ce patrimoine».c=http://www
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