Face aux pénuries de gaz et d'électricité, les collectivités territoriales sont plus que jamais invitées à s’engager pour atteindre l’objectif de réduction de 10 % de la consommation énergétique d’ici 2024 fixé par le gouvernement. 

Le 6 octobre dernier (lire Maire info du 7 octobre), la Première ministre Élisabeth Borne a présenté le plan sobriété énergétique qui implique largement les collectivités territoriales, qui doivent notamment s’engager pour la réduction du chauffage des équipements sportifs (lire Maire info du 14 octobre), la réduction du nombre de mètres carrés chauffés et la baisse de consommation en matière d’éclairage public. 

C’est sur ce dernier axe que l’association les Éco maires et le Syndicat de l’éclairage ont décidé d’apporter une contribution pour aider les élus à s’engager « dans une démarche de sobriété, dans un contexte où la consommation d’électricité liée à l’éclairage public représente en moyenne 30 % des dépenses d’électricité d’une collectivité » , explique Jean-Pierre Bouquet, maire de Vitry-le-François et président de l’association. 

Ainsi, un guide a été dévoilé la semaine dernière sur les bonnes pratiques autour de l’éclairage. Le principe : faire « la chasse aux idées reçues » , dénoncer « les clichés »  et faire « des propositions en matière de rénovation de l’éclairage public et privé ». 

Rénover : une priorité 

L’importance de la rénovation du parc de luminaires ou des équipements peut parfois être relayée au second plan. Or, le guide insiste sur le fait que « l’éclairage public est un gouffre énergétique et financier qui pèse sur les factures des collectivités uniquement lorsqu'il est mal entretenu et ancien. » 

Les auteurs du guide insistent sur le fait que la modernisation de l’éclairage public pourrait potentiellement représenter 50 à 80 % d’économies d’énergie pour les collectivités. Les maires peuvent en la matière identifier « les secteurs prioritaires de la commune en matière d’éclairage public au regard des contraintes locales. » 

Et bonne nouvelle : rénover n’induit pas forcément un surcoût pour une commune. Selon l’Ademe, remplacer un équipement vieillissant « par des nouvelles technologies et y associer des systèmes intelligents pourrait réduire les coûts d'énergie et de maintenance de 4 à 5 fois. » 

Éteindre mais pas que ! 

Certaines communes comme Chambéry (73), Bozouls (12) ou encore Braine (02) ont voté en Conseil municipal l’extinction de l’éclairage public pendant une partie de la nuit. Ce type d’initiative « a des bénéfices énergétiques et économiques »  mais cela ne suffit pas. 

L’enjeu est plutôt, selon l’association et le syndicat, d’adapter « l’orientation, la fréquence, la durée et l'intensité de l'éclairage [ce qui est] fondamental pour réduire efficacement les nuisances lumineuses tout en assurant la sécurité des habitants. » 

En accord avec le plan sobriété du gouvernement, le passage aux LED pour l’éclairage public est encouragé car il peut permettre de faire diminuer la facture de « 40 à 80 % » . Le guide évoque la possibilité de développer un éclairage intelligent, ce qui consomme moins qu’un éclairage classique. Selon la FNCCR, l’éclairage public capable de s’allumer à la demande permet à lui seul de générer 30 % d’économies.

Éclairage et bien-vivre 

Le bien-être des citoyens est la principale préoccupation d’un maire. C’est pourquoi il est expliqué dans le guide que l’argument de la sécurité des habitants la nuit n’est pas vraiment valable. D’un côté, « la mise en place de systèmes d’éclairage intelligent permet de pallier le sentiment d’insécurité que pourrait procurer la solution d’éteindre l’éclairage public pendant la nuit »  et l’extinction d’éclairages comme les décorations ou les boutiques « sur certaines plages horaires peuvent être mises en œuvre sans porter atteinte à la sécurité des passants. » 

Mais pas question de faire n’importe quoi avec la lumière au point d’en oublier les usagers des services publics. Le guide soulève un point de vigilance autour du fait que l’éclairage, le bien-être et le confort visuel soient « intrinsèquement liés » . Encore une fois, la rénovation de l’éclairage semble être la clé pour avoir une gestion adaptée de l’éclairage. 

Télécharger le guide. 

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