Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 5 décembre 2019
Énergies renouvelables

Éolien en mer : Emmanuel Macron annonce une « accélération »

« L’éolien en mer… Qu’un pays comme le nôtre, qui compte près de 20 000 km de côtes et possède de ce fait l’un des potentiels les plus important au monde, ne soit pas aujourd’hui en pointe, est incompréhensible. »  Le président de la République n’a pas mâché ses mots mardi, en ouverture des Assises de l'économie de la mer à Montpellier, face à un dossier qui selon lui, a trop longtemps piétiné.
À ce jour, seul un chantier d’éoliennes en mer a été lancé, à Saint-Nazaire. Pour le chef de l’État, la faute à « des années de procédures administratives, d’hésitations, de renoncements, d’embourbement ». Cette période est, selon lui, révolue : « Nous avons enfin débloqué les projets en cours. C’était une étape importante, et le mouvement va se poursuivre. » 
La dernière période a notamment été marquée par un bras de fer entre l’État et les fournisseurs, le premier estimant que les prix de vente des seconds, pour l’électricité produite en mer, était prohibitif, et que les avancées technologiques de ces dernières années rendaient possible une baisse importante du prix d’achat. Après avoir menacé d’annuler tous les chantiers et projets en cours, les fournisseurs ont finalement cédé (lire Maire info du 17 juin 2019). Autre écueil : les recours déposés par les associations de défense de l’environnement, souvent très opposées à ces chantiers.
« On a mis du temps parce qu’on a renégocié les contrats, s’est félicité Emmanuel Macron. On faisait payer à l’État des prix fous ! Je suis pour développer la filière, mais je ne suis pas pour payer à quelques fournisseurs des prix déraisonnables, car c’est le contribuable qui paye ! » 

« Prendre le leadership » 
Maintenant que le chantier de Saint-Nazaire est lancé (45 éoliennes en mer, qui devraient délivrer en 2026 2,3 TWh/an), le président a promis une accélération : « L’État attribuera chaque année d’ici 2024 un gigawatt de puissance supplémentaire, soit un à deux parcs éoliens chaque année. » 
Il faudra néanmoins lancer un important travail sur « les conflits d’usage »  avant le déploiement de ces parcs, notamment avec le monde de la pêche.
L’ambition du président n’est pas de « rattraper le retard »  mais que la France « prenne le leadership »  et crée un modèle « exportable partout dans le monde ». 
Le gouvernement pourrait publier un décret prochainement pour officialiser l’annonce présidentielle de « l’accélération »  sur l’éolien off-shore. Cette filière pourrait représenter, dans les années à venir, jusqu’à 15 000 emplois.
 

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