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Édition du jeudi 12 septembre 2024
Énergie

Le tarif réglementé de l'électricité va rester stable avant une baisse attendue en février

Après plusieurs hausses, des millions d'abonnés à l'électricité vont pouvoir souffler : le gendarme de l'énergie a décidé de reporter la revalorisation d'une des composantes de la facture de la majorité des clients à février, au moment où les cours de l'électricité devraient fortement baisser.

Par Nathalie Alonso (AFP)

L’augmentation du « tarif réseau », lié aux coûts d’acheminement de l’électricité, sera appliquée seulement à partir du 1er février. Cette hausse, qui représente une augmentation de 1 % sur la facture pour les abonnés au « tarif bleu d’EDF »  (tarif réglementé), sera alors absorbée par le repli attendu des cours de l’électricité.

Au final, les ménages concernés pourraient bénéficier d’une baisse de leur facture « d’au moins 10 % », a indiqué la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dans une délibération mercredi. La hausse, liée à une revalorisation de 4,8 % du « tarif réseau »  (Turpe), était initialement prévue au 1er août. 

Éviter l’effet yo-yo

Mais le gouvernement démissionnaire avait renoncé à l’appliquer, une façon d’éviter un «yo-yo»  des prix incompréhensible pour les consommateurs, avait justifié mi-juillet Bercy en s’évitant au passage une polémique, en pleine crise politique.

Les prix de l’énergie, au plus haut en 2021-2022 du fait de la reprise post-covid et de la guerre en Ukraine, ont en effet largement agité les débats des élections européennes et législatives. Sur deux ans, ceux de l’électricité ont bondi de plus de 43 % malgré le bouclier tarifaire instauré par l’État.

Le gouvernement avait donc demandé à la CRE de prendre une nouvelle délibération tenant mieux compte de ses recommandations de stabilité.

Celle-ci maintient « l’actualisation annuelle »  du Turpe, l’une des trois briques de la facture à côté du coût du courant lui-même et des taxes, pour une entrée en vigueur au 1er novembre.

Mais, « dans un objectif de stabilité et de lisibilité des prix », pour les ménages et TPE aux tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE) – soit 22,4 millions de compteurs – la CRE propose de reporter cette hausse du Turpe au 1er février, date de révision habituelle du TRVE. Le but est de rendre la hausse indolore, grâce au recul des cours de l’électricité qui entrent dans le calcul de la facture. 

200 euros sur la facture annuelle

Même s’ils n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant crise (40/50 euros du mégawattheure), ces prix sur les marchés se stabilisent aujourd’hui autour de 60-70 euros du MWh, loin des sommets de 2022.

« Sur la base des prévisions de prix et de fiscalité actuelles », la CRE anticipe ainsi « une baisse des TRVE d’au moins 10 % au 1er février », une première depuis le début de la crise énergétique. Concrètement, pour un ménage moyen avec une facture annuelle de 2 000 euros, l’économie est estimée à au moins 200 euros par an.

Cette baisse inclut donc la hausse du TURPE et le relèvement de l’accise sur l’électricité, une taxe que le gouvernement démissionnaire a promis de rétablir au maximum pour sortir définitivement du coûteux bouclier tarifaire.

La hausse du TURPE sera en revanche bien applicable au 1er novembre pour les 17,5 millions de ménages et entreprises en offres de marché. En théorie, car les opérateurs sont libres de ne pas la répercuter. « Il n’est pas exclu que très peu le fassent », indique la CRE à l’AFP. Ces fournisseurs proposent aujourd’hui des offres très inférieures au TRVE, d’environ 20 %. 

Dans sa délibération du 26 juin, la Commission préconisait d’augmenter de 4,8 % le « tarif réseau », revu chaque année en août, pour tenir compte de la hausse des coûts d’acheminement du gestionnaire de la distribution Enedis, sorte de péage payé par les fournisseurs et répercuté aux consommateurs. 

Une actualisation « nécessaire »  répète la CRE, alors que la France va devoir utiliser davantage d’électricité pour sortir des énergies fossiles. 

Dans un entretien donné au Figaro mercredi, la présidente de la CRE Emmanuelle Wargon a par ailleurs indiqué travailler avec Enedis à une redéfinition du calendrier des heures pleines et heures creuses qui détermine le prix de certains abonnements.

L’ancienne ministre évoque la possibilité que la plage de 17 h à 18 h devienne une heure pleine ou que les plages horaires diffèrent entre l’été et l’hiver « pour prendre en compte la (...) période de la journée pendant laquelle la production des panneaux solaires est la plus élevée ».
 

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