Édition du mercredi 3 juin 2015
L'ancien maire de Marvejols, en Lozère, se suicide à son tour pour son honneur
Moins de deux mois après le suicide de l’ancien maire de Tours Jean Germain, pour son honneur, alors que s’ouvrait le procès dans lequel il devait comparaître pour répondre de soupçons de détournement de fonds publics, c’est l’ancien maire de Marvejols, Jean Roujon, qui a mis fin à ses jours. L’ancien maire de cette commune de Lozère dramatiquement surendettée, battu en 2014 après 19 ans de mandat, a été retrouvé lundi pendu dans l’ancienne usine de son père, lui-même maire de la ville pendant des décennies.
Comme l’avait fait Jean Germain avant lui, Jean Roujon a laissé un message pour expliquer son geste. Adressé au journal départemental la Lozère Nouvelle, ce message s’adressait aux Marjevolais à qui l’ancien maire voulait donner « les explications » qu’il estimait leur « devoir ».
Mardi 19 mai, lors d’une réunion publique organisée par la nouvelle municipalité, un audit avait en effet révélé l’ampleur de la dette qui plombait la ville de Marvejols. L’annonce de 12,8 millions d'euros de dette et de « comptes non sincères » exposée par l’audit avait déclenché une tempête médiatique locale autour de cette ville de 5 300 habitants.
Se disant « blessé et sali », Jean Roujon a souhaité rectifier les « rumeurs les plus folles et les délires les plus médisants », réaffirmant qu’il ne s’était certainement pas enrichi, mais qu’il avait toujours voulu simplement oeuvrer pour sa ville. Dans son message, l’ancien maire de Marvejols souligne la période trouble faite « de baisses de dotations » à laquelle il avait dû faire face en tant qu'édile, et les « choix politiques budgétaires forts » qu'il avait choisi de faire, « malgré des marges de manœuvre limitées ».
Son choix « comme d’autres élus de la majorité, comme de la minorité » avait été « de consacrer 19 ans » à sa ville de Marvejols « avec honnêteté et intégrité au contact direct des Marvejolais », explique également Jean Roujon.
A la veille du long week-end de Pendecôte, le préfet de Lozère avait saisi la chambre régionale des comptes de l’épineux dossier financier de la commune de Marvejols.
Hier soir, le président de l'Association des maires de France, François Baroin, a exprimé son « infinie tristesse », rappelant qu'être maire était « un métier difficile ». « Je ressens beaucoup d'émotion et une infinie tristesse. Chaque vie a son secret naturellement mais il est très difficile d'interpréter un geste, une mort voulue », a déclaré François Baroin, lors de l'émission Preuves par 3 sur Public Sénat.
D'après lui, il y a parfois un « découragement, un sentiment d'abandon, le sentiment peut-être qu'il n'y a pas assez de soutien de la part de l'Etat, qui confie un certain nombre de responsabilités sans forcément donnner les moyens ». François Baroin a aussi dénoncé la volonté de réduire le nombre de communes : « Les maires sont des gens passionnés qui vivent très mal cette espèce d'ambiance alimentée par des think tank, experts bruxellois, qui ne comprennent rien à l'histoire de notre pays ». Le président de l’AMF a dit craindre un « scénario noir » pour les prochaines années, avec la « disparition de l'investissement public pour les deux prochaines années (qui) sera un drame supplémentaire ».
Un peu plus tôt dans la journée, l'AMF indiquait dans un communiqué que « ce drame humain rappelle que les maires sont d’abord des femmes et des hommes au service du bien commun et cet engagement mérite considération ». L'AMF y soulignait aussi « les difficultés croissantes d’exercice du mandat de maire qui doit répondre aux multiples besoins du quotidien de la population et investir pour l’avenir, dans un contexte économique et financier de plus en plus contraint ».
Comme l’avait fait Jean Germain avant lui, Jean Roujon a laissé un message pour expliquer son geste. Adressé au journal départemental la Lozère Nouvelle, ce message s’adressait aux Marjevolais à qui l’ancien maire voulait donner « les explications » qu’il estimait leur « devoir ».
Mardi 19 mai, lors d’une réunion publique organisée par la nouvelle municipalité, un audit avait en effet révélé l’ampleur de la dette qui plombait la ville de Marvejols. L’annonce de 12,8 millions d'euros de dette et de « comptes non sincères » exposée par l’audit avait déclenché une tempête médiatique locale autour de cette ville de 5 300 habitants.
Se disant « blessé et sali », Jean Roujon a souhaité rectifier les « rumeurs les plus folles et les délires les plus médisants », réaffirmant qu’il ne s’était certainement pas enrichi, mais qu’il avait toujours voulu simplement oeuvrer pour sa ville. Dans son message, l’ancien maire de Marvejols souligne la période trouble faite « de baisses de dotations » à laquelle il avait dû faire face en tant qu'édile, et les « choix politiques budgétaires forts » qu'il avait choisi de faire, « malgré des marges de manœuvre limitées ».
Son choix « comme d’autres élus de la majorité, comme de la minorité » avait été « de consacrer 19 ans » à sa ville de Marvejols « avec honnêteté et intégrité au contact direct des Marvejolais », explique également Jean Roujon.
A la veille du long week-end de Pendecôte, le préfet de Lozère avait saisi la chambre régionale des comptes de l’épineux dossier financier de la commune de Marvejols.
Hier soir, le président de l'Association des maires de France, François Baroin, a exprimé son « infinie tristesse », rappelant qu'être maire était « un métier difficile ». « Je ressens beaucoup d'émotion et une infinie tristesse. Chaque vie a son secret naturellement mais il est très difficile d'interpréter un geste, une mort voulue », a déclaré François Baroin, lors de l'émission Preuves par 3 sur Public Sénat.
D'après lui, il y a parfois un « découragement, un sentiment d'abandon, le sentiment peut-être qu'il n'y a pas assez de soutien de la part de l'Etat, qui confie un certain nombre de responsabilités sans forcément donnner les moyens ». François Baroin a aussi dénoncé la volonté de réduire le nombre de communes : « Les maires sont des gens passionnés qui vivent très mal cette espèce d'ambiance alimentée par des think tank, experts bruxellois, qui ne comprennent rien à l'histoire de notre pays ». Le président de l’AMF a dit craindre un « scénario noir » pour les prochaines années, avec la « disparition de l'investissement public pour les deux prochaines années (qui) sera un drame supplémentaire ».
Un peu plus tôt dans la journée, l'AMF indiquait dans un communiqué que « ce drame humain rappelle que les maires sont d’abord des femmes et des hommes au service du bien commun et cet engagement mérite considération ». L'AMF y soulignait aussi « les difficultés croissantes d’exercice du mandat de maire qui doit répondre aux multiples besoins du quotidien de la population et investir pour l’avenir, dans un contexte économique et financier de plus en plus contraint ».
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