Édition du mardi 10 février 2015
François Hollande veut rassurer les maires, mais…
Une semaine après que plusieurs associations d’élus eurent fait part de leur indignation suite à la publication du rapport du CGET prônant la disparition des communes, le président de la République a rendu, samedi, un hommage aux maires et aux communes – avec, sans doute, la volonté de rassurer sur les intentions de son gouvernement.
C’est au cours d’un déplacement en Corrèze que François Hollande a prononcé cet hommage, lors de l’inauguration de la nouvelle mairie de Masseret. « La mairie, a déclaré le président, c’est le lieu même de la République. C’est l’endroit où les parents viennent déclarer leur enfant, où les élus délibèrent, où les votes, locaux et nationaux, se font. C’est le lieu où l’on vient chercher un contact, une reconnaissance. »
Reconnaissant que les maires ont des « interrogations », François Hollande a souhaité que l’on n’oppose pas « les quartiers et les campagnes », et que la France voie se développer « tous ses territoires » : « Les métropoles ne peuvent pas concentrer toute l’activité, et l’espace rural ne peut être simplement un paysage que l’on viendrait traverser. » Constatant que « de plus en plus de Français » souhaitent s’installer à la campagne, et qu’ils souhaitent bénéficier de tous les services (« pour la petite enfance, l’accompagnement scolaire, la culture, le sport » ), François Hollande a reconnu que cela posait le problème « des finances communales ». « L’enjeu, c’est de pouvoir assurer la répartition équitable des ressources. Mais cela pose une question : qui est pauvre, qui est riche ? Il y a des paramètres qui permettent de mesurer la richesse des territoires, et c’est le rôle de l’État que d’assurer la répartition, la péréquation des ressources entre les collectivités, et nous aurons encore à y travailler. »
Abordant la question de la réforme territoriale, le président s’est voulu rassurant : « Rien ne remplacera la commune ». Si l’intercommunalité a « toute sa place », si elle est « indispensable pour porter des projets de développement économique, de petite enfance, de médiathèques », cela n’enlèvera rien, selon le président, au rôle de la commune, qui fait « qu’on est né quelque part et qu’on est de quelque part ».
François Hollande a dit avec une certaine solennité « tout le respect que la République a à l’égard des maires, (qui) font une tâche difficile. Pour qu’un pays tienne, il a besoin d’élus, qui soient là lorsque c’est difficile, compliqué, dangereux. »
Reste à savoir si ce discours suffira à rassurer les maires – et ce n’est pas certain. Le président a donné une vision qui laisse surtout à la commune un rôle symbolique, celui du lieu « où l’on naît », et au maire celui de créateur de lien social, de rassembleur lors des moments difficiles. Derrière les hommages, on peut entendre ce discours comme une amorce de répartition des tâches bien particulière : aux communes l’état-civil, aux intercommunalités… le reste.
Les maires auront sans doute l’occasion d’en savoir plus en posant directement la question à la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, cet après-midi. C’est en effet aujourd’hui à 16 h que toutes les associations d’élus (1), ont rendez-vous avec la ministre, pour la première réunion de la nouvelle instance du Dialogue national des territoires.
Voir le discours de François Hollande.
(1) ADF, ARF, AMF, ADCF, APVF, AMGVF, Acuf, AMRF et Villes de France.
C’est au cours d’un déplacement en Corrèze que François Hollande a prononcé cet hommage, lors de l’inauguration de la nouvelle mairie de Masseret. « La mairie, a déclaré le président, c’est le lieu même de la République. C’est l’endroit où les parents viennent déclarer leur enfant, où les élus délibèrent, où les votes, locaux et nationaux, se font. C’est le lieu où l’on vient chercher un contact, une reconnaissance. »
Reconnaissant que les maires ont des « interrogations », François Hollande a souhaité que l’on n’oppose pas « les quartiers et les campagnes », et que la France voie se développer « tous ses territoires » : « Les métropoles ne peuvent pas concentrer toute l’activité, et l’espace rural ne peut être simplement un paysage que l’on viendrait traverser. » Constatant que « de plus en plus de Français » souhaitent s’installer à la campagne, et qu’ils souhaitent bénéficier de tous les services (« pour la petite enfance, l’accompagnement scolaire, la culture, le sport » ), François Hollande a reconnu que cela posait le problème « des finances communales ». « L’enjeu, c’est de pouvoir assurer la répartition équitable des ressources. Mais cela pose une question : qui est pauvre, qui est riche ? Il y a des paramètres qui permettent de mesurer la richesse des territoires, et c’est le rôle de l’État que d’assurer la répartition, la péréquation des ressources entre les collectivités, et nous aurons encore à y travailler. »
Abordant la question de la réforme territoriale, le président s’est voulu rassurant : « Rien ne remplacera la commune ». Si l’intercommunalité a « toute sa place », si elle est « indispensable pour porter des projets de développement économique, de petite enfance, de médiathèques », cela n’enlèvera rien, selon le président, au rôle de la commune, qui fait « qu’on est né quelque part et qu’on est de quelque part ».
François Hollande a dit avec une certaine solennité « tout le respect que la République a à l’égard des maires, (qui) font une tâche difficile. Pour qu’un pays tienne, il a besoin d’élus, qui soient là lorsque c’est difficile, compliqué, dangereux. »
Reste à savoir si ce discours suffira à rassurer les maires – et ce n’est pas certain. Le président a donné une vision qui laisse surtout à la commune un rôle symbolique, celui du lieu « où l’on naît », et au maire celui de créateur de lien social, de rassembleur lors des moments difficiles. Derrière les hommages, on peut entendre ce discours comme une amorce de répartition des tâches bien particulière : aux communes l’état-civil, aux intercommunalités… le reste.
Les maires auront sans doute l’occasion d’en savoir plus en posant directement la question à la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, cet après-midi. C’est en effet aujourd’hui à 16 h que toutes les associations d’élus (1), ont rendez-vous avec la ministre, pour la première réunion de la nouvelle instance du Dialogue national des territoires.
Voir le discours de François Hollande.
(1) ADF, ARF, AMF, ADCF, APVF, AMGVF, Acuf, AMRF et Villes de France.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Transition énergétique : début des débats au Sénat
Gaël Perdriau : « Le Cerema va s'ouvrir davantage encore aux collectivités locales »
Territoires à énergie positive : tout le monde a gagné !
Lutte contre la délinquance : des résultats « encourageants » à Marseille, selon Manuel Valls
Retrouver une édition
Accéder au site