Édition du mercredi 4 mars 2015
Décès de Claude Dilain, l'infatigable défenseur des banlieues
C’est une bien triste nouvelle pour l’ensemble des élus de France : l’infatigable défenseur des banlieues, Claude Dilain, est décédé hier à Paris à l’âge de 66 ans des suites d'un accident cardio-vasculaire. Sénateur socialiste de Seine-Saint-Denis, Claude Dilain, qui était également le président de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) avait été le maire de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, pendant de longues années, de 1995 à 2011.
Pédiatre dans cette banlieue pauvre du nord-est de Paris de 1978 à 2013, Claude Dilain se décrivait comme un porte-voix des habitants des quartiers populaires, rôle qu'il a définitivement endossé lors des émeutes urbaines en 2005.
La mort par électrocution de deux adolescents à Clichy-sous-Bois, dans un transformateur où ils s'étaient réfugiés après une course-poursuite avec des policiers, avait été le déclencheur de plusieurs semaines d'émeutes dans les banlieues. A l'époque, les médias du monde entier avaient porté leur attention sur Clichy-sous-Bois, devenu le symbole des maux de la banlieue, et Claude Dilain était apparu en première ligne. Il n'avait depuis jamais cessé d'interpeller les pouvoirs publics sur la détresse des quartiers populaires, oubliés des politiques publiques.
En 2010, dans une tribune publiée par Le Monde, Claude Dilain relatait une visite organisée pour une délégation de parlementaires dans sa ville, confrontés à la misère à seulement 15 km de Paris. Il y disait sa « honte d'être le représentant impuissant de la République française », et faisait passer un message qu'il jugeait « essentiel » : que « la politique de la ville, si elle n'est pas défendue au plus haut niveau de l’État (...) ne peut résoudre les problèmes des banlieues les plus difficiles ».
Homme de terrain, ayant grandi à la cité des Francs-Moisins à Saint-Denis, Claude Dilain avait fait son entrée au Sénat en 2011, où il était membre de la commission des affaires sociales. Il avait continué d'y pourfendre les inégalités territoriales, s'illustrant notamment dans la lutte contre les copropriétés dégradées. Il avait été aussi l’un des rapporteurs de la loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (Alur).
De nombreux responsables politiques ont rendu hommage à Claude Dilain, jusqu'au sommet de l'État, François Hollande saluant dans un communiqué son « combat exemplaire pour les droits des habitants des quartiers ». Dans un communiqué également, le Premier ministre Manuel Valls a rendu hommage à un « élu exemplaire, qui aura marqué sa ville de Clichy-sous-Bois, la Seine-Saint-Denis et la République ».
Rendant à son tour hommage à l’homme et à l’élu, la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, a rappelé pour sa part que Claude Dilain « mettait un point d’honneur à contredire tous les clichés sur la prétendue mauvaise gestion financière des villes en difficulté » et qu’il avait obtenu en 2006, « suite à une stratégie efficace de désendettement, la note A1 d’une agence de notation ».
« Humaniste, courageux, il œuvra toute sa vie avec modestie et efficacité pour la justice sociale et défendit avec constance la cause des territoires relégués. Son combat est plus que jamais d’actualité », a déclaré quant à lui le ministre de la Ville, Patrick Kanner. Après une minute de silence observée en sa mémoire au Sénat, le président de la Haute assemblée, Gérard Larcher, a tenu « à faire part de l'émotion du Sénat ». « Nous nous rappelons tous sa passion et son engagement », a-t-il dit.
Le président de l'AMF, François Baroin, a aussi rendu hommage à Claude Dilain, rappelant « qu'en sa qualité de président de l'association des maires Ville et Banlieue, il avait siégé comme membre associé au bureau de l'AMF ».
« A la tête de Ville et Banlieue, il mena sans jamais céder à la démagogie, le même combat (qu’il avait mené pour sa ville) contre les égoïsmes, les injustices concrètes et symboliques, le mépris social, les reniements politiques », écrit pour sa part, dans un communiqué, l’association des maires Ville et Banlieue, dont il était devenu le président en avril 2008 et qu’il avait présidée pendant trois ans.
Pédiatre dans cette banlieue pauvre du nord-est de Paris de 1978 à 2013, Claude Dilain se décrivait comme un porte-voix des habitants des quartiers populaires, rôle qu'il a définitivement endossé lors des émeutes urbaines en 2005.
La mort par électrocution de deux adolescents à Clichy-sous-Bois, dans un transformateur où ils s'étaient réfugiés après une course-poursuite avec des policiers, avait été le déclencheur de plusieurs semaines d'émeutes dans les banlieues. A l'époque, les médias du monde entier avaient porté leur attention sur Clichy-sous-Bois, devenu le symbole des maux de la banlieue, et Claude Dilain était apparu en première ligne. Il n'avait depuis jamais cessé d'interpeller les pouvoirs publics sur la détresse des quartiers populaires, oubliés des politiques publiques.
En 2010, dans une tribune publiée par Le Monde, Claude Dilain relatait une visite organisée pour une délégation de parlementaires dans sa ville, confrontés à la misère à seulement 15 km de Paris. Il y disait sa « honte d'être le représentant impuissant de la République française », et faisait passer un message qu'il jugeait « essentiel » : que « la politique de la ville, si elle n'est pas défendue au plus haut niveau de l’État (...) ne peut résoudre les problèmes des banlieues les plus difficiles ».
Homme de terrain, ayant grandi à la cité des Francs-Moisins à Saint-Denis, Claude Dilain avait fait son entrée au Sénat en 2011, où il était membre de la commission des affaires sociales. Il avait continué d'y pourfendre les inégalités territoriales, s'illustrant notamment dans la lutte contre les copropriétés dégradées. Il avait été aussi l’un des rapporteurs de la loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (Alur).
De nombreux responsables politiques ont rendu hommage à Claude Dilain, jusqu'au sommet de l'État, François Hollande saluant dans un communiqué son « combat exemplaire pour les droits des habitants des quartiers ». Dans un communiqué également, le Premier ministre Manuel Valls a rendu hommage à un « élu exemplaire, qui aura marqué sa ville de Clichy-sous-Bois, la Seine-Saint-Denis et la République ».
Rendant à son tour hommage à l’homme et à l’élu, la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, a rappelé pour sa part que Claude Dilain « mettait un point d’honneur à contredire tous les clichés sur la prétendue mauvaise gestion financière des villes en difficulté » et qu’il avait obtenu en 2006, « suite à une stratégie efficace de désendettement, la note A1 d’une agence de notation ».
« Humaniste, courageux, il œuvra toute sa vie avec modestie et efficacité pour la justice sociale et défendit avec constance la cause des territoires relégués. Son combat est plus que jamais d’actualité », a déclaré quant à lui le ministre de la Ville, Patrick Kanner. Après une minute de silence observée en sa mémoire au Sénat, le président de la Haute assemblée, Gérard Larcher, a tenu « à faire part de l'émotion du Sénat ». « Nous nous rappelons tous sa passion et son engagement », a-t-il dit.
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« A la tête de Ville et Banlieue, il mena sans jamais céder à la démagogie, le même combat (qu’il avait mené pour sa ville) contre les égoïsmes, les injustices concrètes et symboliques, le mépris social, les reniements politiques », écrit pour sa part, dans un communiqué, l’association des maires Ville et Banlieue, dont il était devenu le président en avril 2008 et qu’il avait présidée pendant trois ans.
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