Édition du mardi 19 septembre 2006
Profondes divergences sur l'avenir de la carte scolaire
Maintien, suppression ou aménagement de la carte scolaire: les présidentiables s'affrontent sans relâche sur cette question ultra-sensible qui divise à droite comme à gauche.
Lancé par Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, le débat sur une remise en cause de la carte scolaire, qui détermine selon leur domicile l'établissement où écoliers et collégiens doivent s'inscrire, ne cesse de rebondir à sept mois de la présidentielle. Intervenant pour la première fois dans la polémique, Jacques Chirac a affirmé lundi sur Europe 1 qu'«il ne serait ni réaliste ni juste de supprimer» le dispositif, tout en jugeant qu'il faut en «assouplir les règles». «La carte scolaire, c'est la garantie de la mixité sociale», a assuré le président de la République.
Il prenait ainsi le contre-pied de Nicolas Sarkozy qui plaide pour la suppression de la carte scolaire, un système «favorable à ceux qui ont plus de relations et plus d'argent» et «défavorable aux plus modestes». Le président de l'UMP, favori des sondages à droite, prône le «libre choix par les parents de l'établissement scolaire de leur enfant». Dans une tribune publiée dans "Le Monde", il a proposé de créer «un organisme d'évaluation de chaque établissement scolaire» afin de remédier aux contournements de la carte.
Dominique de Villepin avait déjà réagi aux déclarations de M. Sarkozy en annonçant une «concertation» avec enseignants, syndicats, parents et élus locaux pour «aménager» la carte scolaire. Même si elle connaît des «problèmes évidents», elle ne doit pas, selon lui, être «totalement supprimée». Le ministre de l'Education nationale Gilles de Robien doit commencer ces concertations à partir du 20 septembre.
De son côté, Ségolène Royal a suscité un tollé au Parti socialiste en estimant que la suppression de la carte scolaire «serait l'idéal», suggérant à tout le moins d'en «desserrer la contrainte». L'ex-ministre déléguée à l'Enseignement scolaire, star des sondages à gauche, a ainsi proposé de laisser «le choix entre deux ou trois établissements». Elle a demandé davantage de moyens pour les établissements les plus en difficulté.
Pour l'ancien Premier ministre Laurent Fabius, également candidat à l'investiture socialiste, une telle modification aboutirait à «introduire la concurrence entre établissements, c'est-à-dire rapidement la marchandisation, et vous n'avez plus aucune mixité sociale».
Quant à Lionel Jospin, il a estimé qu'abroger la sectorisation scolaire provoquerait «un formidable phénomène d'inégalité dans notre pays».
Un autre ancien ministre de l'Education nationale et présidentiable socialiste, Jack Lang, s'est, lui, déclaré partisan de la carte scolaire, tout en prônant des mesures pour l'améliorer et la rendre plus «contraignante». Il faut «faire respecter la carte scolaire», a jugé de son côté Dominique Strauss-Kahn, en appelant à «renforcer les moyens» mis en oeuvre pour «lutter contre l'échec scolaire». «Donner plus de choix aux familles ne règle rien sur le fond», a tranché Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, préconisant une «politique d'aide aux familles en difficulté» et une augmentation des moyens des écoles.
François Bayrou, président de l'UDF et lui aussi ancien ministre de l'Education nationale, a suggéré «des marges de souplesse» dans la sectorisation, mais s'est dit opposé à la suppression de la carte scolaire.</
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