Édition du jeudi 28 mai 2009
Lutte contre l'introduction d'armes dans les établissements scolaires: l'ADF et l'ARF se montrent très réticents
Le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos a reçu hier mercredi les représentants des chefs d'établissements scolaires, de collectivités locales (Association des régions de France - ARF - et Assemblée des départements de France - ADF) et des parents d'élèves, pour discuter des mesures qu'il propose afin de lutter contre l'introduction éventuelle d'armes dans les établissements scolaires.
Le ministre a rappelé ses propositions: fouille des élèves, installation de portiques, mise en place d'une «force mobile d'agents» pouvant intervenir dans des situations d'urgence ou encore caméras de surveillance. Il s'est aussi dit partisan de voir les agressions commises sur les personnels scolaires faire l'objet de circonstances aggravantes, «y compris lorsqu'elles se déroulent en dehors des établissements scolaires».
M. Darcos a également proposé que «des sanctions financières concrètes, rapides et proportionnées» puissent frapper les parents «qui ont définitivement démissionné afin de rappeler ces familles à leurs responsabilités».
Le ministre de l'Education nationale a précisé dans un communiqué qu'il soumettrait ce mercredi ses propositions au président de la République et au Premier ministre.
A l'issue de cette rencontre, Xavier Darcos a parlé devant la presse de «pistes» méritant d'être «examinées, non pas de manière systématique». «On ne pourra pas mettre ça partout et ce ne sera sans doute pas nécessaire, mais ne pas l'exclure», a-t-il dit.
Pour leur part, l'Assemblée des départements de France (ADF) et l'Association des régions de France (ARF) étaient représentées à cette rencontre sur «la lutte contre l'introduction d'armes» dans les établissements par un fonctionnaire «mais pas par un élu». «Il s'agit de manifester notre désaccord fondamental avec les propositions du ministre», a expliqué le président de la commission éducation à l'ARF et président socialiste de la région des Pays de la Loire, Jacques Auxiette. «En voulant mettre en place des systèmes policiers à l'intérieur des établissements, il a une attitude indigne d'un ministre d'un pays qu'on considère encore comme le pays des droits de l'homme et des droits de l'enfant», a déclaré M. Auxiette.
A l'ADF, on se dit «très circonspect par rapport aux mesures et pour la plupart de mes pairs, il y a une vraie hostilité», a déclaré le président socialiste de l'ADF Claudy Lebreton. «Ce ne sont pas selon nous, les bonnes mesures» pour enrayer la violence scolaire, a-t-il dit, préférant «la force de l'éducation et de la prévention à celle de la répression». «Ce sont des mesures de communication. Ce sont bientôt les élections européennes et comme par hasard le thème de la sécurité est en train de s'inviter par ce biais là dans la campagne électorale», a-t-il souligné.
Pour télécharger le communiqué commun des deux associations, voir lien ci-dessous (PDF, 128 Ko).
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