Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 15 octobre 2002
Élections

Réforme des scrutins : le ministre de l'Intérieur engage ses consultations avec les partis

Nicolas Sarkozy a entamé, hier, une série de consultations sur les modifications des modes de scrutin que le gouvernement pourrait présenter dès cet automne au Parlement. A la mi-septembre, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin avait évoqué ses projets de réforme, notamment pour les régionales et les européennes, avec une quinzaine de sénateurs de l'opposition. Selon les participants, il entendait maintenir la législation actuelle pour les régionales mais en relevant les seuils de suffrages pour les fusions (3%) et le maintien de listes (5%) au second tour. La droite voudrait éviter une répétition de 1998, où des élus avaient dû composer dans quatre régions avec l'extrême droite, et donner une "majorité claire et cohérente" aux exécutifs régionaux. Jean-Pierre Raffarin se serait également dit favorable à l'organisation des européennes dans un cadre régional. Son prédécesseur, Lionel Jospin, voulait déjà "régionaliser" le scrutin pour rapprocher l'électeur de l'élu. A la différence de Jean-Pierre Raffarin qui avait rencontré les chefs des partis représentés au Parlement, le ministre de l'Intérieur recevra toutes les formations politiques, y compris l'extrême gauche et l'extrême droite. "D'Arlette Laguiller au MNR de Bruno Mégret", dit-on dans son entourage. Il a prévu une quinzaine de rendez-vous sur trois semaines. La tâche n'est pas simple car les partis qui n'ont pas vocation majoritaire et les petites formations, comme les Verts et le PCF, ont dénoncé une tentative de renforcement de la bipolarisation de la vie politique. A l'extrême droite, le Front national (FN) a dénoncé un projet visant à le priver de représentation parlementaire tout en affirmant que la réforme reviendrait comme un "boomerang dans la figure de ses promoteurs". Le FN serait perdant avec ces réformes s'il ne progresse pas en voix par rapport à ses scores antérieurs mais pourrait aussi y gagner s'il les améliore, avait expliqué Jean-Marie Le Pen en août dernier. Nicolas Sarkozy dit vouloir "aller au bout du dialogue" et assure être "à l'écoute" pendant cette phase de consultations. Selon Libération, le ministre ne tient pas à apparaître comme un "tripatouilleur" et a d'ores et déjà renoncé, pour les législatives, à un redécoupage des circonscriptions comme il aurait pu y prétendre puisque la loi impose une révision de la carte électorale tous les deux recensements. pt>

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