Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 1er avril 2003
Fonction publique

Les réserves des syndicats après la phase de concertation sur les retraites

A l'issue de la phase de concertation qui s'est achevée samedi, le gouvernement a décidé de présenter ses premières orientations sur la réforme des retraites le 11 avril. Le ministre du Travail, François Fillon, a invité les partenaires sociaux à donner leur avis d'ici au 8 avril sur le texte élaboré depuis la fin février. La CFDT s'est déclarée satisfaite des "principes" de la réforme mais elle attend de voir les propositions concrètes du gouvernement pour se prononcer. La CGT et Force ouvrière estiment au contraire que les premières orientations justifient pleinement l'appel à la grève lancé avec l'Unsa et la FSU jeudi sur les retraites, l'emploi et les salaires, avec l'appui des cheminots et de toutes les fédérations de fonctionnaires, sauf la CFDT. Le groupe de travail sur les retraites, auquel participaient les syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et le patronat, a mis fin aux travaux samedi. Il s'est réuni chaque semaine depuis le 28 février pour travailler sur le texte gouvernemental. Jean-Marie Toulisse, secrétaire national de la CFDT, a affirmé que cette concertation avait permis de faire avancer plusieurs objectifs de son organisation. "Par exemple ce qu'on appelle un haut niveau de retraites, la revalorisation des basses pensions, que les salariés qui ont commencé à travailler plus tôt doivent pouvoir partir plus tôt", a-t-il dit sur France info. "Mais l'essentiel maintenant reste à faire. Il va falloir passer de ces principes aux mesures concrètes", a-t-il ajouté. Jean-Marie Toulisse a expliqué que la nouvelle phase serait d'entendre le 11 avril les premières propositions du gouvernement. "Et si le 11 nous n'étions pas entendus, si les décisions ne correspondent pas à nos priorités, la CFDT se mobilisera et appellera les salariés à se mobiliser", a-t-il souligné. Outre les avancées citées par Jean-Marie Toulisse, le texte confirme le droit au départ à 60 ans et la possibilité de racheter des années de cotisation, notamment pour les cadres. François Fillon s'est également engagé à ce que le texte posant les grands principes de la réforme serve de préambule à la future loi. "C'est la première fois qu'on a une concertation aussi approfondie avant que quelque chose soit mis sur la place publique", a souligné la CFE-CGC. Néanmoins, l'organisation de Jean-Luc Cazettes attend de voir ce que le gouvernement compte "mettre derrières ses grandes déclarations d'intention". Pour Force ouvrière, il n'est pas question de "donner un blanc seing au gouvernement qui est dans une logique économique de réforme au moindre coût". Jean-Christophe Le Duigou, de la CGT, estime que le texte du gouvernement laisse transparaître "des choix inacceptables". "C'est un schéma qui reconduit le dispositif Balladur jusqu'en 2020 et une mise en cause de fait du droit à la retraite à 60 ans", affirme-t-il. Selon la CGT, le gouvernement réaffirme en effet le droit à la retraite à 60 ans mais, de fait, ce ne sera pas à taux plein puisque les années d'études et de chômage se seront pas prises en compte.</s

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