Édition du lundi 24 septembre 2007
Vente des HLM à leurs locataires: l'Union sociale du logement veut se donner un peu de temps
La volonté affichée du président de la République de vendre 40.000 logements HLM par an à leurs locataires suscite une polémique parmi les spécialistes de ce secteur, au moins tous d'accord pour reconnaître que ce ne sera pas possible rapidement.
Dans le cadre de ses promesses de campagne, le chef de l'Etat avait annoncé qu'il voulait une «France de propriétaires» et que l'un des moyens était de vendre des logements du parc social à leurs locataires. Pour ce seul secteur, M. Sarkozy a affiché un objectif de 40.000 ventes par an. Même la ministre du Logement, Christine Boutin, qui veut faire du logement une «grande cause nationale», reconnaît que ce sera «un chiffre fort difficile à atteindre».
En 2006, seuls 5.600 logements sociaux ont été vendus, soit 10 à 12% de plus que la moyenne des années précédentes, et sept fois moins que l'objectif présidentiel.
A Lyon, où étaient réunis la semaine dernière le monde du logement social, ce sujet a monopolisé les débats et les conversations dans les couloirs.
La ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin, était décidée à obtenir un accord. Depuis plusieurs semaines, son cabinet négociait avec les dirigeants de l'Union sociale pour l'habitat (USH), présidée par le maire (PS) de Dunkerque Michel Delebarre, pour aboutir à une convention sur ces ventes lors du congrès de Lyon. Laccord na pas été possible. Pour autant, ni les HLM ni le gouvernement navaient intérêt à rompre, pour des raisons différentes.
Dans cette affaire, les bailleurs sociaux sont divisés. Les sociétés anonymes de HLM (2 millions de logements), reliées au monde de lentreprise par le biais du 1%, étaient partantes pour les ventes. Les Offices dirigés par les élus locaux (2 millions de logements aussi) étaient en revanche très réservés sur cet objectif de 40.000 ventes alors que le pays compte 1,3 million de demandeurs de logements. Mais un clash avec le gouvernement aurait provoqué un éclatement de la famille HLM au moment même où des nuages samoncellent: remise en cause par lEurope du financement de la construction de HLM par le biais de la collecte du livret A, offensive des propriétaires privés contre le parc public . De son côté, la ministre navait pas intérêt à une convention au rabais ratifiée par les seules sociétés anonymes.
Chacun a décidé de se donner un peu de temps. En tant que président de lUSH, Michel Delebarre va devoir trouver un compromis. Il cependant posé des conditions: accord du maire en cas de vente dans sa commune, reconstitution de loffre locative, interdiction de céder des HLM dans les villes loi SRU qui ont moins de 20% de logements sociaux
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