Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 8 janvier 2013
Santé publique

Vapeurs de solvants dans les pressings : le gouvernement prend des mesures, « insuffisantes » pour les riverains

L'association nationale représentant les riverains de pressing, dont la santé est menacée par les émanations de perchloroéthylène, doit rencontrer aujourd’hui des responsables du ministère de l’Écologie pour demander une application plus rapide que prévu des mesures décidées par le gouvernement en la matière.
En décembre dernier en effet, les services du ministère de Delphine Batho ont publié un arrêté exigeant l’interdiction progressive du perchloroéthylène dans les pressings à partir de 1er mars 2013. Ce solvant, au fort pouvoir dégraissant, est utilisé dans l’immense majorité des pressings, mais il a été classé depuis 1995 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme « probablement cancérogène ». Or, il se retrouve en proportions inquiétantes dans les logements des riverains de pressings, notamment les habitations se situant au-dessus de ces commerces. En 2012, une étude publiée par le laboratoire central de la préfecture de police de Paris a révélé que dans 122 logements étudiés à proximité de pressings, 81% des pièces présentaient des taux de perchloroéthylène très supérieurs aux valeurs-limite fixées par l’OMS.
L’arrêté de décembre dernier interdit l’installation de nouvelles machines utilisant du perchloroéthylène à partir du 1er mars, puis l’interdiction totale des machines utilisant ce solvant, le 1er janvier 2022. Des compensations financières, pour aider les artisans qui auraient du mal à payer ces mesures, sont prévues. L’arrêté demande enfin que soit étudiée « une évolution structurelle et organisationnelle de l’activité », suggérant par exemple que « la profession s’organise pour remplacer des magasins de nettoyage par des points de dépôt du linge, et que le traitement de celui-ci s’effectue dans des installations gérées en dehors des centres urbains ».
L’ADVEPP (Association des victimes des émanations de perchloroéthylène des pressings), si elle se réjouit de l’intérêt que le gouvernement porte à cette question, estime «
démesurément longs » les délais accordés jusqu’en 2022, et va demander aujourd’hui au ministère « des mesures concrètes pour assurer une protection immédiate de tous les riverains et employés des pressings ». L’association estime que 100 000 à 200 000 personnes sont exposées en France, de manière plus ou moins régulière, aux vapeurs de perchloroéthylène.

Télécharger l’arrêté du ministère de l’Écologie.

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