Édition du mardi 17 septembre 2002
Un projet de loi sur la sécurité routière sera soumis au Parlement début 2003
La France part en guerre contre l'insécurité routière. Lors d'une réunion de travail avec les ministres concernés hier lundi, à la veille des "Etats généraux de la sécurité routière", Jacques Chirac a demandé au gouvernement de préparer un plan d'action global contre ce fléau "indigne d'un grand pays moderne". Un projet de loi sur la sécurité routière sera donc soumis au Parlement début 2003.
Lors de son intervention télévisée du 14 juillet dernier, Jacques Chirac avait cité la lutte contre l'insécurité routière parmi les trois grands chantiers de son quinquennat. Avec plus de 8 000 morts et 26 000 blessés graves chaque année sur la route, la France occupe la position de lanterne rouge en Europe.
Lundi matin, le chef de l'Etat a réuni pendant plus d'une heure à l'Elysée le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et les ministres concernés : Gilles de Robien (Transports), Nicolas Sarkozy (Intérieur), Dominique Perben (Justice), Luc Ferry (Education), Xavier Darcos (Enseignement scolaire) et Jean-François Mattéi (Santé). La réunion s'est tenue à la veille des "Etats généraux de la sécurité routière" organisés ce mardi après-midi, à Paris, par Gilles de Robien pour engager la concertation avec les différents acteurs.
"L'insécurité routière qui frappe si durement les Français est indigne d'un grand pays moderne", a estimé Jacques Chirac dans un communiqué diffusé par l'Elysée à l'issue de la réunion.
Rappelant que les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les jeunes de 12 à 30 ans, le chef de l'Etat a expliqué qu'il serait "coupable pour les pouvoirs publics de baisser les bras, d'invoquer la fatalité". Il a insisté sur les attentes des Français, "prêts à accepter des mesures courageuses".
Dans cet esprit, Jacques Chirac a demandé au gouvernement de mettre en uvre une "nouvelle politique de sécurité routière englobant tous les aspects du problème" : formation et responsabilisation des conducteurs, prévention des accidents et organisation des secours, renforcement des contrôles et de l'efficacité des sanctions. Le gouvernement arrêtera les principales mesures de ce plan d'action au cours d'un Comité interministériel de sécurité routière qui se tiendra "dans les deux mois".
Le chef de l'Etat a demandé en particulier "une initiation précoce et systématique des élèves aux règles de sécurité routière", "une sévérité accrue à l'égard des conducteurs en infraction et des chauffards", "un durcissement des règles pour la conduite sous l'emprise de produits dangereux", "une meilleure adaptation des équipements des véhicules" et "la mise aux normes de sécurité des infrastructures routières".
"C'est tout un dispositif global que nous voulons mobiliser en responsabilisant tous les acteurs", a souligné pour sa part Jean-Pierre Raffarin. Le Premier ministre n'a pas apporté beaucoup de précisions sur le projet de loi en préparation, évoquant seulement des "pistes économiques, sociales, policières sur la justice".
"L'insécurité routière est pour nous une maladie grave de la société française, nous voulons la combattre", a poursuivi M. Raffarin. "Tous les moyens seront utilisés pour réduire les accidents."
Gilles de Robien avait évoqué en juillet la création d'une police de la route. Le gouvernement pourrait également rendre obligatoire l'installation de boîtes noires dans les automobiles et abaisser à zéro le taux d'alcoolémie autorisé au volant, contre 0,5 gramme par litre actuellement.<
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