Édition du vendredi 26 octobre 2018
Territoires : Édouard Philippe concède un manque d'explications, l'AMF déplore les menaces de recentralisation
Attendu aujourd’hui en Lozère, département rural le moins peuplé de France, le Premier ministre, Édouard Philippe, défend longuement dans un entretien à plusieurs journaux de la presse quotidienne régionale la ligne gouvernementale sur de nombreux sujets, dont la taxe d’habitation, la limitation de circuler à 80 km/h ou encore la hausse des carburants.
À cette occasion, Édouard Philippe reconnaît que le gouvernement n'a pas su, à plusieurs reprises, expliquer ses politiques en faveur des territoires : « Très souvent, je le concède et le regrette, nous n’avons pas su expliquer ou bien relayer un certain nombre de choses que nous faisons sur les territoires et qui comptent ».
Philippe : « Je n’ai pas cette perception de colère » de la part des maires
Il assure toutefois qu’il maintiendra le « cap » et revient sur les difficultés de l'exécutif ces dernières semaines. « Prenez les plans de couverture en très haut débit ou de lutte contre les déserts médicaux, ils changeront le quotidien de nombreux Français », souligne-t-il, avant de revenir sur la limitation de circuler à 80 km/h qu’il dit « assumer », tout comme la suppression de la taxe d’habitation.
Celle-ci « ne coûtera rien aux collectivités car elles seront intégralement compensées par l'Etat, il n'y aura donc aucune perte », a assuré le Premier ministre, rappelant, quelques jours après la polémique sur le hashtag #BalanceTonMaire, que « trente mille [maires] n'ont pas bougé le taux de la taxe d'habitation. Cela veut dire que dans ces communes-là, la taxe d'habitation va baisser d'un tiers » pour 80 % de Français qui payent la taxe d'habitation.
Il estime, cependant, ne pas avoir cette « perception de colère » provenant des maires, bien qu’il reconnaisse des « désaccords » qu’il « assume ». « Je rencontre régulièrement les maires lors de mes déplacements, nous avons des discussions. Je vais même vous dire qu'elles sont apaisées et constructives. »
Budget 2019 : « Absence de considération » envers les territoires
S’il n’a pas été question de « colère », hier, l’AMF et l’AMRF ont toutefois fait part de leurs nombreux désaccords avec le gouvernement. A l’occasion de son bureau, l’AMF a ainsi regretté « l’absence de considération envers les territoires » dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2019 et dénoncé les « menaces de recentralisation » ainsi que « la campagne de dénigrement populiste et injustifiée que les maires ont subie » à travers la baisse de la taxe d’habitation enclenchée par le gouvernement.
L’AMF réitère ainsi sa demande de « création d’urgence d’un fonds de lissage financé par l’État » et que celui-ci garantisse « la compensation intégrale dans la durée de la suppression » de la taxe d’habitation, estimant que « la seule proposition sérieuse est aujourd’hui celle du dégrèvement intégral ».
Dans le sillage du Rassemblement de Marseille pour les libertés locales, l’AMF rappelle l’organisation au cours des prochaines semaines de rassemblements dans toute la France « sous la bannière #TerritoiresUnis » - « l’occasion de faire vivre ce front commun des collectivités face aux menaces de recentralisation » - et lance un appel à la « mobilisation massive des maires et présidents d’intercommunalité » pour le 101e congrès qui se tiendra du 20 au 22 novembre.
De son côté, l’AMRF, qui a été reçue à Matignon, a constaté « très peu de réponses concrètes et positives aux propositions ». Si l’association salue « l'engagement du Premier ministre de ne pas fermer la porte d'accès des communes rurales aux futurs services de l'Agence nationale de cohésion territoriale », elle réclame toujours la mise en place d’un « agenda rural », de mesures pour pallier la hausse du prix des carburants et s’oppose au transfert obligatoire de la compétence « eau et assainissement » aux intercommunalités.
À cette occasion, Édouard Philippe reconnaît que le gouvernement n'a pas su, à plusieurs reprises, expliquer ses politiques en faveur des territoires : « Très souvent, je le concède et le regrette, nous n’avons pas su expliquer ou bien relayer un certain nombre de choses que nous faisons sur les territoires et qui comptent ».
Philippe : « Je n’ai pas cette perception de colère » de la part des maires
Il assure toutefois qu’il maintiendra le « cap » et revient sur les difficultés de l'exécutif ces dernières semaines. « Prenez les plans de couverture en très haut débit ou de lutte contre les déserts médicaux, ils changeront le quotidien de nombreux Français », souligne-t-il, avant de revenir sur la limitation de circuler à 80 km/h qu’il dit « assumer », tout comme la suppression de la taxe d’habitation.
Celle-ci « ne coûtera rien aux collectivités car elles seront intégralement compensées par l'Etat, il n'y aura donc aucune perte », a assuré le Premier ministre, rappelant, quelques jours après la polémique sur le hashtag #BalanceTonMaire, que « trente mille [maires] n'ont pas bougé le taux de la taxe d'habitation. Cela veut dire que dans ces communes-là, la taxe d'habitation va baisser d'un tiers » pour 80 % de Français qui payent la taxe d'habitation.
Il estime, cependant, ne pas avoir cette « perception de colère » provenant des maires, bien qu’il reconnaisse des « désaccords » qu’il « assume ». « Je rencontre régulièrement les maires lors de mes déplacements, nous avons des discussions. Je vais même vous dire qu'elles sont apaisées et constructives. »
Budget 2019 : « Absence de considération » envers les territoires
S’il n’a pas été question de « colère », hier, l’AMF et l’AMRF ont toutefois fait part de leurs nombreux désaccords avec le gouvernement. A l’occasion de son bureau, l’AMF a ainsi regretté « l’absence de considération envers les territoires » dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2019 et dénoncé les « menaces de recentralisation » ainsi que « la campagne de dénigrement populiste et injustifiée que les maires ont subie » à travers la baisse de la taxe d’habitation enclenchée par le gouvernement.
L’AMF réitère ainsi sa demande de « création d’urgence d’un fonds de lissage financé par l’État » et que celui-ci garantisse « la compensation intégrale dans la durée de la suppression » de la taxe d’habitation, estimant que « la seule proposition sérieuse est aujourd’hui celle du dégrèvement intégral ».
Dans le sillage du Rassemblement de Marseille pour les libertés locales, l’AMF rappelle l’organisation au cours des prochaines semaines de rassemblements dans toute la France « sous la bannière #TerritoiresUnis » - « l’occasion de faire vivre ce front commun des collectivités face aux menaces de recentralisation » - et lance un appel à la « mobilisation massive des maires et présidents d’intercommunalité » pour le 101e congrès qui se tiendra du 20 au 22 novembre.
De son côté, l’AMRF, qui a été reçue à Matignon, a constaté « très peu de réponses concrètes et positives aux propositions ». Si l’association salue « l'engagement du Premier ministre de ne pas fermer la porte d'accès des communes rurales aux futurs services de l'Agence nationale de cohésion territoriale », elle réclame toujours la mise en place d’un « agenda rural », de mesures pour pallier la hausse du prix des carburants et s’oppose au transfert obligatoire de la compétence « eau et assainissement » aux intercommunalités.
A.W.
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