Édition du vendredi 14 octobre 2011
Temps de repos des moniteurs de colonies de vacances : le Parlement examine un régime dérogatoire au droit commun du travail
Après la décision du Conseil d'Etat du lundi 10 octobre 2011 (1) relative à certaines dispositions qui régissent le contrat dengagement éducatif (CEE) (2) et imposant dorganiser un repos quotidien de 11 heures ou un repos compensateur équivalent pour les moniteurs de colonies de vacances, dans un communiqué de presse, Luc Chatel, ministre de léducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, et Jeannette Bougrab, secrétaire dEtat chargée de la jeunesse et de la vie associative, rappellent quils ont installé, le 19 septembre dernier, «un groupe de travail sur le contrat dengagement éducatif (CEE) à lissue de travaux de réflexion menés depuis plusieurs mois par ladministration et par une plateforme dorganisateurs».
Composé de représentants des organismes du secteur et des administrations concernées et présidé par André Nutte, inspecteur général des affaires sociales honoraire, ce groupe réfléchit à «lévolution du CEE et plus largement à lavenir du secteur des accueils collectifs de mineurs (ACM)». Il rendra ses propositions aux ministres dici la fin de cette année.
Les ministres précisent aussi que la réflexion sur la mise en conformité du droit applicable aux contrats dengagement éducatif avec le droit de lUnion européenne qui a été engagée, «sest dores et déjà traduite par un amendement déposé le 8 octobre par le député-maire de Boulogne-Billancourt, Pierre-Christophe Baguet, à la proposition de loi n°3787-Simplification du droit et des démarches administratives examinée actuellement à lAssemblée nationale». Précisons que cet amendement, adopté au cours des débats, doit faire lobjet dun vote de la part des députés par scrutin public mardi 18 octobre puis sera examiné par les sénateurs.
Cet amendement, qui modifie le code de l'action sociale et des familles (articles 432-2 et suivants), propose dinstituer, comme le permet la directive, un régime dérogatoire au droit commun du travail.
Il pose le principe «dun repos de 11 heures par période de 24 heures quil assortit toutefois de deux dérogations lorsque lorganisation de laccueil a pour effet de supprimer ou de réduire cette période minimale de repos compensateur». Il prévoit alors que le titulaire du CEE bénéficie dun repos compensateur égal à la fraction du repos dont il na pu bénéficier, qui lui est accordé en tout ou partie pendant laccueil, dans des conditions fixées par décret.
Il fixe également «une durée hebdomadaire maximale de 48 heures appréciée sur une période de référence de six mois et rappelle également le plafond de 80 jours travaillés par an ainsi que le bénéfice dun repos hebdomadaire.
(1) Voir <a href="http://www.maire-info.com/education-jeunesse/jeunesse/pour-le-conseil-detat-les-moniteurs-de-colonies-de-vacances-ont-droit-un-repos-quotidien-article-14150">Maire-info du 11 octobre 2011</a>.
(2) Le contrat dengagement éducatif : créé par la loi du 23 mai 2006 pour tenir compte des spécificités des activités occasionnelles et saisonnières dans les centres de vacances et de loisirs, ce contrat prévoit un régime spécifique en matière de durée, daménagement du temps de travail et de rémunération, notamment pour les animateurs de ces centres. Le litige devant le Conseil dEtat ne porte que sur l'aménagement des temps de repos quotidien et sa conformité à un arrêt de la Cour de Justice de lUnion européenne du 14 octobre 2010 qui a interprété la directive comme sappliquant à ces contrats et imposant dorganiser un repos quotidien de 11 heures ou un repos compensateur équivalent et ne remet pas en cause lexistence du contrat
Pour accéder à lamendement, utiliser le lien ci-dessous.
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