Scolarisation des enfants de Saint-Martin : les maires guadeloupéens dans l'expectative

Après les destructions causées par l’ouragan Irma, l’une des problématiques les plus urgentes, à Saint-Martin notamment, est celle de la reprise des cours. Alors que 18 écoles sur 21 sont détruites, selon le Premier ministre (lire Maire info d’hier), une partie des familles sont ou vont être déplacées vers la Guadeloupe, où l’on s’attend à un afflux d’enfants supplémentaires dans les écoles. Ce qui suppose des moyens supplémentaires pour faire face. Cette question a été à l’ordre du jour d’une réunion des maires de Guadeloupe, avant-hier, et appelle des réponses urgentes.
En visite sur l’île de Saint-Martin, hier, le président de la République s’est montré volontariste, promettant que des salles de classe seraient rouvertes « dès la semaine prochaine », et ajoutant que « l’accès à l’éducation est une priorité du retour à une vie normale ». On peut penser que certaines salles de classe pourront en effet être rouvertes rapidement dans les quelques écoles qui ne sont pas trop endommagées mais, pour la grande majorité d’entre elles, il faudra, en attendant la reconstruction, installer des structures provisoires.
Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, qui accompagne le président de la République dans son déplacement, a donné hier quelques précisions à la presse : « Nous rouvrirons école par école, collège par collège, et lycée par lycée. Rien ne sera normal pendant un temps. Les classes se tiendront dans des structures gonflables de l’armée, avec une priorité accordée aux classes d’examen – terminales et brevet des collèges. » 
Concernant les enseignants, le ministre a précisé que certains pourront être rapatriés – s’ils viennent de métropole – et seront remplacés par « des volontaires en provenance de Guadeloupe ».
En Guadeloupe, justement, la question des écoles a été au cœur d’une réunion organisée avant-hier par l’association des maires. Les élus de l’île, sous la présidence du maire de la Désirade et président de l’association Jean-Claude Pioche, ont d’abord discuté de l’organisation des collectes de dons, avec un principe : un point de collecte par commune (en mairie le plus souvent), puis la centralisation par la région des opérations de ramassage, stockage et transport par barge. Une barge va partir aujourd’hui en direction de Saint-Martin et une autre vendredi. Les services de la région ont publié une liste destinée aux habitants de l’île et énumérant les produits les plus indispensables, de façon à ce que chacun puisse « donner utile ». Les produits les plus urgents à fournir sont des denrées alimentaires sèches, des produits d’hygiène et de toilette, des bâches ou encore des planches de contreplaqué.
La question de l’accès à l’école des enfants rapatriés depuis Saint-Martin a été posée lors de cette réunion. Depuis hier, les rapatriements ont commencé à s’organiser réellement, avec la mise en place par la préfecture d’une « cellule d’accueil et d’orientation »  à l’aéroport de Pointe-à-Pitre. Les sinistrés y sont accueillis par une équipe de la Croix-Rouge et les services de l’État, de la région et du département, qui ont pour tâche de fournir des solutions d’hébergement. Dans ce but, la préfecture a ouvert une adresse mail spécifique permettant aux habitants de la Guadeloupe de proposer des hébergements.
Une fois arrivés et installés, les familles vont naturellement chercher à permettre à leurs enfants d’aller à l’école. Jean-Claude Pioche a rappelé qu’il y avait « 10 000 enfants »  scolarisés à Saint-Martin et que les premières demandes d’inscription ont déjà été reçues par certains maires. Cet afflux d’élèves non prévu va poser des difficultés, que les maires réunis avant-hier ont clairement posé : il va falloir des enseignants et des Atsem supplémentaires, faire face à l’augmentation du nombre de repas dans les cantines…
« Il va falloir que l’on voie comment gérer cela et mettre en place des mesures », a déclaré le président des maires de la Guadeloupe. Lors de la réunion d’avant-hier, les maires ont rédigé un « mémorandum »  destiné au président de la République. On attend, à cette heure, les annonces du gouvernement sur ce sujet, et quels moyens supplémentaires seront alloués aux maires guadeloupéens pour faire face à cette situation inattendue. Accéder à la page dédiée à la solidarité avec les victimes de l'ouragan Irma sur le site de l'AMF. 

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2