Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 13 octobre 2003
Fonction publique

Salaires : l'augmentation de la fonction publique au titre de 2003 devrait être au maximum de 0,5 %

Avec un maximum de 0,5% d’augmentation des salaires au titre de 2003, versé en fin d’année, pour une inflation estimée à 2% cette année (soit une perte de pouvoir d'achat de 1,5 point), les fonctionnaires savent désormais qu’ils ne peuvent espérer mieux. Telle est l’information majeure qui ressort des explications données tout le week-end par le le ministre de la Fonction publique Jean-Paul Delevoye. Le gouvernement prendra le 15 novembre une «décision politique (...) difficile» sur le salaire des fonctionnaires, annonce-t-il dans un entretien à La Croix vendredi. Il n’a cependant pas précisé si la "Conférence des employeurs publics" (Etat, collectivités locales, hôpitaux) et l"Observatoire des salaires" qu’il avait annoncés à la mi-septembre seraient bien créés. «A croissance faible, hausse faible», explique-t-il. «Le 15 novembre, nous prendrons une décision politique qui concernera l'année 2003 et qui sera évidemment difficile». Insistant sur la nécessité d'avoir des «règles claires» pour éviter que les négociations n'aboutissent «à une impasse», il dit avoir proposé qu'à partir du 1er janvier 2005» syndicats et gouvernement aient un «rendez-vous annuel obligatoire de négociations des salaires». Mais, rappelle-t-il, «le fait d'avoir un passif (NDLR : sur le pouvoir d'achat) depuis le 1er janvier 2000 de 3 à 4% rend impossible un tel rattrapage». Interrogé sur les effectifs de la fonction publique, il observe que l'Etat est «obligé de réduire les dépenses publiques». «Nous avons tous un effort à faire de maîtrise et de réduction de nos dépenses et donc, à l'évidence, de diminution des moyens et notamment humains». «La question est : comment le faire sans fragiliser nos services publics. Il faut pour cela inverser les priorités. Le débat n'est pas : combien de fonctionnaires ; ça, c'est la conséquence. Le raisonnement doit consister d'abord à analyser la pertinence des missions», souligne-t-il. Pour Jean-Paul Delevoye, «notre administration fonctionne trop sur l'habitude. Il faut que chaque ministère fasse sa critique, supprime les compétences inutiles ou en décalage avec les besoins de la société moderne, y compris en réduisant les effectifs, quitte à les conforter dans d'autres domaines prioritaires comme la sécurité ou la justice». Dimanche soir, sur la chaîne télévisée France 3, le ministre a estimé que l'Etat "n'est pas un puits sans fond", précisant qu'"il va bien falloir que l'on réduise notre déficit". "En 1980, nous avions une dette de 15% de notre richesse, aujourd'hui elle est de 60%", a-t-il noté. "Il va bien falloir que l'on réduise notre déficit et que l'on fasse, comme dans les mairies, des choix. On a l'impression que l'Etat est toujours obligé de dire : plus de moyens, plus de moyens, plus de moyens. La réponse est non", a-t-il poursuivi. "Qu'est-ce que l'on fait par rapport aux recettes pour sécuriser les dépenses ? Je crois que le vrai débat que nous devons avoir c'est comment, à partir de cela, faire confiance aux administrations pour qu'elles puissent elles-mêmes faire en sorte que ce système soit vertueux", a-t-il encore dit. "Nous devons nous interroger à chaque fois. Est-ce que les missions que nous remplissons sont pertinentes ou pas ? Est-ce qu'elles doivent être confiées à l'Europe, à la décentralisation ou supprimées parce qu'elles n'ont plus raison d'être ?", a encore dit le ministre.c=http

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