Édition du jeudi 9 décembre 2004
Renaud Dutreil propose +0,5% et fait un geste pour les agents au sommet de leur grade ou de leur indice (+1,2%)
Renaud Dutreil a peu fait évoluer sa proposition depuis la dernière réunion de négociation salariale.
Il a proposé mercredi aux fonctionnaires une revalorisation générale des salaires d' "au moins 0,5%" pour 2005 et des mesures en faveur des bas salaires, provoquant le mécontentement des syndicats qui jugent ces annonces très insuffisantes.
Pour 2005, l'augmentation du point d'indice fonction publique - qui sert à calculer le traitement de base de tous les fonctionnaires - "sera d'un niveau au moins équivalent" à celle accordée en 2004, "soit égale ou supérieure à 0,5%", a indiqué le ministère.
Cette revalorisation, dont le coût minimum est évalué à 400 millions d'euros, devrait être affinée dans les prochains jours. Le ministre de la Fonction publique doit, dans quelques jours, revoir à nouveau les syndicats pour leur communiquer sa proposition finale.
Au delà de la revalorisation générale applicable à tous, le ministre se devait de veiller à ce que le salaire des fonctionnaires ne passe pas en dessous du Smic général, revalorisé le 1er juillet de chaque année: ainsi 540 000 agents titulaires et non-titulaires, touchant un traitement équivalent au Smic, bénéficieront d'une mesure en ce sens au 1er juillet 2005.
Le traitement le plus bas de la fonction publique, hors primes, s'établit à 1 156,23 euros bruts par mois (975,73 euros nets) selon le ministère, soit très près du Smic établi sur la base de 35 heures mensuelles (1 154,18 euros).
Au delà de ces dispositions générales, Renaud Dutreil a voulu traiter le cas des fonctionnaires dont la situation s'est avérée bloquée au cours des dernières années.
Ainsi, ceux qui sont au sommet de leur "grade" ou de leur "indice" ou qui n'ont pas connu d'avancement depuis au moins trois ans pourraient bénéficier d'une "revalorisation de 1,2% sous forme d'une prime exceptionnelle de sommet de grade".
Dans les seuls ministères (fonction publique de l'Etat), cette prime exceptionnelle pourrait concerner "au moins 120 000 agents". A titre d'exemple, elle pourrait s'élever à 150 euros pour un agent de catégorie C (la plus basse).
Le ministre a tenu compte d'une inflation en 2004 de 1,7% et de la revalorisation générale de 0,5% accordée aux fonctionnaires le 1er janvier 2004.
Soucieux de boucler ce dossier avant Noël, M. Dutreil a paru peu optimiste, devant la presse, quant à la possibilité de trouver un accord, tant les positions du ministre et des syndicats apparaissent encore éloignées.
Les syndicats affirment que les fonctionnaires ont perdu 5% de pouvoir d'achat par rapport à l'inflation depuis janvier 2000, alors que M. Dutreil fait état d'une évolution du salaire moyen des agents supérieure à la hausse des prix ces dernières années, du fait des primes et de l'ancienneté.
Les syndicats, qui avaient boycotté la précédente réunion salariale fin novembre, n'ont pas claqué la porte: ils n'en ont pas moins clairement manifesté déception et colère devant des propositions jugées très insuffisantes.
Une dernière réunion salariale est prévue le 21 décembre.<
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