Édition du mardi 24 mai 2005
Réforme du permis de construire : les élus veulent garder un droit de regard sur les dossiers
Alors que Gilles de Robien, ministre de lEquipement, prépare pour juillet prochain un projet dordonnance pour réformer le permis de construire, une enquête menée auprès des élus par la Sofres (1) montre que ces derniers se rejoignent sur une même perception de lapplication du droit des sols dans leur commune :
- dun côté, la volonté de contrôler et de maîtriser les demandes dautorisation, tout en satisfaisant leurs administrés en les accompagnant dans leurs demandes ;
- de lautre, la satisfaction à légard dune instruction par les directions départementales de l'Équipement (DDE) qui leur permet de se « réfugier » derrière leurs décisions et déviter de prendre à leur compte la responsabilité de décevoir leurs administrés.
Tous souhaitent avoir un droit de regard sur les différents dossiers, y compris ceux instruits par les DDE. A ce titre, la quasi-totalité des communes procède à ce quelles appellent une « pré instruction » : elles consultent lensemble des acteurs concernés par le processus dinstruction en amont.
En effet, les élus souhaitent pouvoir sapproprier un dossier en première lecture avant de le transmettre à la DDE. Mais cette attention devient aussi une forme de pression de la part des administrés face à laquelle la DDE joue un rôle commode de garde-fou et de neutralité apprécié, mais aussi de rempart contre les critiques des administrés. Même dans les communes dotées dun service urbanisme compétent, la DDE offre la possibilité aux élus de se retrancher derrière ladministration lorsquil faut justifier des décisions impopulaires ou politiquement coûteuses. Des critiques sont cependant formulées sur «lesprit fonctionnaire» des agents instructeurs (délais et manque de disponibilité) et sur linterprétation souvent arbitraire des textes de loi qui peut être faite par les DDE.
Toutes les attentes concernant le processus dinstruction se concentrent sur lamélioration de la cohésion entre les services (DDE et communes) et sur le souhait dune meilleure efficacité par la réduction des délais dinstruction.
Les élus, se plaignant du nombre important dexemplaires papier à fournir lors dune demande dautorisation, souhaiteraient utiliser de manière plus systématique loutil informatique (numérisation des documents, scans, etc.) et lusage de la photocopie pour la constitution des dossiers.
Enfin, les élus jugent larchitecte des bâtiments de France (ABF) imprévisible et souvent gênant. Mais certains ont appris à le gérer. Les élus critiquent le syndrome du «deux poids deux mesures», labsence de contrôles a posteriori et les coûts financiers que peuvent engendrer les notifications des ABF, pas toujours acceptées par les pétitionnaires.
(1) Sur 64 entretiens individuels réalisés en Dordogne, Eure-et-Loir, Haute-Savoie et Val-dOise, 16 lont été auprès délus (maires et adjoints à lurbanisme).
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