Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 26 juin 2015
Réforme de l'État

Réforme de l'Etat en régions : le gouvernement devrait bientôt faire connaître ses choix

On devrait en savoir plus « dans la deuxième quinzaine de juillet »  sur les choix retenus par le gouvernement pour réorganiser l’ensemble des services régionaux de l’Etat, une réorganisation rendue nécessaire par la nouvelle carte régionale. Nommés en Conseil des ministres le 22 avril dernier, les sept préfets préfigurateurs (lire Maire info du 23 avril) doivent, en effet, rendre leur copie le 30 juin prochain. « Le travail interministériel se fera la première semaine de juillet et les annonces auront lieu la deuxième quinzaine de juillet », a déclaré Jean-Luc Névache, coordonateur national de la réforme des services déconcentrés de l’Etat, lors d’un colloque organisé par l’AMGVF le 23 juin dernier sur ce thème. Face aux élus des grandes villes inquiets des conséquences de cette réforme sur leur territoire, le préfet s’est voulu rassurant. « Cette carte n’est pas un déménagement du territoire », a-t-il ainsi avancé.
« Ce qu’on attend le 30 juin, ce sont des macro-organigrammes. Quels sites seront conservés ? Que feront-ils ? Quels personnels seront conservés ? Où se situeront les sièges des directions régionales ? », a expliqué Jean-Luc Névache. Il a aussi précisé que les nouvelles directions régionales ne pourront « exister au mieux qu’à partir du 7 janvier 2016 », au lendemain du premier Conseil des ministres de l’année et, surtout, une fois les nouvelles régions créées. La mise en oeuvre du nouvel Etat territorial dans les sept nouvelles régions s’étalera sur trois ans.
Face au préfet, les élus des actuels chefs-lieux ont évoqué leurs craintes d’être les grands perdants de la réforme. « L’aménagement du territoire ne correspond pas uniquement à renforcer les puissants », a déclaré Brigitte Fouré, la maire d’Amiens. « Si tous les services de l’Etat sont concentrés dans la capitale régionale, tous les autres vont suivre », a-t-elle continué, prenant pour exemples les CHU, les CROS ou encore les centres d’appels. L’élue, qui a lancé « un appel signé par 1 500 maires »  pour qu’Amiens reste capitale régionale, a prévenu d’un autre risque : « si l’Etat ne sert à rien, il ne faut pas s’étonner du vote extrêmiste. Il y a un réel risque pour les élections de décembre ».
« Il y a une réelle inquiétude des villes qui ne seront plus chefs-lieux », a insisté à son tour Jean-Louis Fousseret, le maire de Besançon, estimant que « les conditions n’étaient réunies pour une bonne réforme ». « Nous ne sommes plus dans une organisation napoléonienne », a-t-il ajouté. Maire de Metz, Dominique Gros a dénoncé quant à lui le sort réservé à l’actuelle capitale régionale où « il reste zéro direction »  selon la préfecture.
Jean-Luc Névache a alors souligné une autre difficulté, celle « que la réforme des services de l’Etat précède la réorganisation des régions ».
C.N.

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