Édition du jeudi 30 octobre 2003
Pourquoi une diminution de 7% des crédits l'année de lancement d'un projet de rénovation urbaine sur cinq ans ?
Les députés de l'opposition ont critiqué, mercredi, lors de la discussion du projet de budget 2004 de la ville défendu par Jean-Louis Borloo, la diminution de 7 % des crédits par rapport à l'année 2003, alors qu'est lancé un vaste projet de rénovation urbaine sur cinq ans.
Débattu en commission ouverte à tous les députés avant le vote prévu en séance publique le 14 novembre, le projet a suscité un débat assez vif entre les députés de l'opposition et le ministre délégué à la Ville, agacé par "l'écart entre ce que j'entends ici et ce que je vis sur le terrain".
Auparavant, Jean-Yves Le Bouillonnec (PS) avait évoqué la "régression du budget de la ville" en égrenant quelques chiffres : -10% pour le fonctionnement de la Délégation interministérielle à la ville, - 40% pour l'aide au fonctionnement des services publics dans les quartiers, -10% pour les crédits aux associations".
Gilbert Biessy (PCF) a dénoncé le "double langage" du ministre. La porte-parole du Parti socialiste, Annick Lepetit, a déclaré que "Jean-Louis Borloo avait de bonnes intentions" mais elle a affirmé "craindre que le désengagement de l'Etat ne se traduise par plus d'inégalités de traitement" par les collectivités locales.
L'UDF Rodolphe Thomas s'est lui aussi "inquiété" de la baisse des crédits et François Grosdidier (UMP), rapporteur du budget à la Commission des finances, a estimé que si la baisse de 7% "n'entravera pas l'efficacité de la politique de la ville", celle des crédits aux associations devait être considérée comme "un plancher".
"Un bon budget n'est pas forcément un budget qui augmente quand les crédits ne sont pas dépensés", a lancé Philippe Pemezec (UMP), rapporteur au nom de la Commission des affaires économiques. "Les dépenses de fonctionnement sont recentrées sur les programmes prioritaires, qui ont fait preuve de leur bon fonctionnement", dit-il.
Le ministre a critiqué la "mauvaise foi" de ses détracteurs et rappelé qu'avait été votée en juillet la "première loi de programmation sur la rénovation urbaine des quartiers sensibles".
La rénovation urbaine va susciter un effort public global en faveur de la politique de la ville de près de 6 milliards d'euros en 2004 (5,4 milliards d'euros en 2003), permettant notamment la montée en puissance des zones franches urbaines, dont le nombre va être doublé.
"Aujourd'hui, je suis frappé, a affirmé le ministre, par la réactivité des bailleurs sociaux et des collectivités locales ; je suis très optimiste, malgré quelques réserves sur la Seine-Saint-Denis" où se conjuguent, dit-il, "énormes problèmes" et "faiblesse des opérateurs".
Parmi ses dispositions phares, la loi Borloo prévoit la création d'une Agence nationale pour la rénovation urbaine chargée du pilotage du programme destiné aux zones urbaines sensibles, qui implique la démolition, la construction ou la réhabilitation de 600 000 logements sociaux en cinq ans, pour un coût estimé à 30 milliards d'euros, et une participation de l'Etat de 2,5 milliards pour la période 2004-2008.c=http://www.domainc
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