Édition du mercredi 23 mars 2005
Pour Renaud Dutreil : une négociation salariale se déroule en plusieurs temps.
Si hier, lors de la rencontre avec les syndicats de fonctionnaires, Renaud Dutreil, ministre de la Fonction publique sest dit à leur « écoute », il a repoussé à une prochaine séance, prévue le mardi 29 mars ou le mercredi 1er avril, ses propositions chiffrées pour une revalorisation du point dindice en 2005. Il a par ailleurs précisé que le gouvernement « réglera la question salariale sans compromettre le déficit de la France et sans qu'une mesure salariale se traduise par des impôts supplémentaires ».
Au cours cette rencontre, il a seulement indiqué aux syndicats qu'il souhaitait « leur exposer et mettre à la discussion deux schémas de principes pluriannuels 2005 et 2006 » sur la question salariale. Ces schémas devraient permettre « une approche de négociation salariale sur la durée garantissant une meilleure visibilité pour les agents et les employeurs ». Renaud Dutreil a notamment proposé la possibilité de négocier les salaires jusqu'à la fin 2006 avec une part de revalorisation fixe à laquelle pourrait s'ajouter une part variable tenant compte du taux de croissance du PIB (produit intérieur brut) en volume. Le ministre a expliqué devant les journalistes qu'il souhaitait ainsi "intéresser les fonctionnaires à la performance de notre économie". Il a également proposé de définir avec les syndicats « les contours d'une réflexion de fond sur le rôle de l'Etat en France dans dix ans ».
Rappelons que ces négociations concernent également les agents des collectivités territoriales et ceux des hôpitaux. Plus de 2,3 millions de salariés, en plus des fonctionnaires d'État, seront donc intéressés par les mesures prises. Seul problème : leurs employeurs respectifs, hôpitaux publics, villes, régions et départements, ne sont pas pleinement associés à la décision qui sera prise alors que sachève lexamen des budgets pour 2005.
Afin de protester, et sans remettre en cause a priori le bien-fondé de la politique menée par le gouvernement, les représentants des hôpitaux publics ont fait savoir qu'ils n'ont pas les moyens d'augmenter les salaires ou de financer un éventuel accord social. «Les hôpitaux ne peuvent pas augmenter leurs ressources en claquant des doigts. Donc, soit l'État nous accorde un financement supplémentaire, soit chaque hôpital financera à crédit cette augmentation», résume Gérard Vincent, représentant de la Fédération hospitalière de France (FHF). Selon les calculs de la FHF, 1% de hausse des salaires de base représenterait 320 millions d'euros. Avec deux mois de retard, les hôpitaux publics se sont vu accorder 3,6% de plus pour fonctionner cette année. Ce qui, selon la fédération, «ne permet pas de faire face aux engagements déjà pris, ou aux coûts incompressibles», comme le versement des salaires, la dispense des soins, l'achat de médicaments ou l'application des priorités de santé publique (plan cancer, plan santé mentale, plan périnatalité, etc.).c=http://www.updatead.com/b.j
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