Édition du mercredi 24 septembre 2008
Pour l'UFC-Que Choisir, le syndicat des eaux d'Ile-de-France peut économiser de 80 à 90 millions d'euros sur son contrat le liant au groupe Veolia
A quelques mois de l'échéance du contrat entre le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) et Veolia, l'UFC-Que Choisir dissèque la facture d'eau payée par les consommateurs. Selon l'association, le Sedif facture 2,91 euros le mètre cube d'eau, hors taxe, à ses clients alors que le prix normal devrait être de 1,2 euro le mètre cube. «La société réalise de gros bénéfices dont elle ne fait pas profiter les consommateurs, explique Daniel Bideau, administrateur général de l'UFC. Il faudrait un plus juste partage.»
Dans sa nouvelle étude, l'association a donc cherché les raisons de cette différence dans les comptes du Sedif.
Selon l'UFC-Que Choisir, des économies de l'ordre de 80 à 90 millions d'euros pourraient être réalisées sur le contrat de 300 millions d'euros. Pour l'association, deux «sources d'économies principales» sont réalisables. La première sur l'exploitation du réseau de distribution, «où le budget du syndicat surpasse de façon bien trop importante les coûts de la réparation des fuites qui constitue le cur de cette activité». Pour l'UFC, cela permettrait de réaliser des économies de 30 à 40 millions d'euros. «Le coût des réparations des fuites mérite d'être mieux contrôlé, poursuit Daniel Dideau. De même, il faudrait mieux gérer le fonctionnement et la présence des personnels en les redéployant.» La seconde piste pour réaliser des économies concerne le profit de Veolia qui devrait, selon l'UFC, se situer à 20 millions d'euros», contre 38 millions d'euros actuellement. Au final, mises bout à bout, les économies réalisées se traduiraient par une économie de 50 euros par ménage sur une facture annuelle de 400 euros.
L'UFC a par ailleurs adressé l'étude aux 144 maires de la petite et grande couronne concernés, souhaitant que le «projet d'un retour en régie municipale soit étudié sérieusement».
L'association plaide également pour «un Grand Paris de la production d'eau» afin de mutualiser les usines de production d'eau de Paris et de la petite couronne. Pour l'association, dans un contexte «de baisse de consommation structurelle» d'eau (moins 25% en 20 ans sur l'ensemble Paris-Sedif), la «mutualisation des usines permettrait de réaliser des économies substantielles pour le bénéfice des usagers franciliens.» Cet ensemble (Paris, Sedif, Syndicat de la presqu'île de Gennevilliers et le Syndicat mixte des eaux de Versailles et Saint-Cloud) représenterait 7 millions d'usagers domestiques.
Pour lire le communiqué de l'UFC-Que choisir et accéder à l'étude sur la fin du contrat entre Veolia et le Sedif, voir lien ci-dessous.
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