Édition du mercredi 4 mai 2016
Politique de la ville : « l'effet quartier » pénalise toujours les habitants
Les quartiers prioritaires de la politique de la ville sont marqués par un chômage plus élevé que les autres quartiers de leur aire urbaine. Autres stigmates : un accès aux soins plus compliqué (notamment l'accès aux spécialistes), une mixité scolaire défaillante (surtout au collège), un niveau de qualification toujours en deçà des autres quartiers et un niveau de pauvreté important. De plus, un niveau de diplôme identique n'assure pas pour les diplômés issus de ces quartiers les mêmes chances de trouver un emploi ni même d'avoir un salaire comparable. Selon l'Observatoire national de la politique de la ville, qui rendait hier son premier rapport, ces écarts de rémunération tiennent bien sûr au temps partiel élevé, mais cela n'explique pas tout. Plus directement, l'Observatoire estime que ces écarts sont « aussi dus à un effet (et donc une discrimination) lié au quartier ».
Quand ces quartiers ont des indicateurs meilleurs que les quartiers alentours, il y a souvent un « mais ». Ainsi, les surfaces locatives y sont plus grandes, mais le nombre d'occupants est « plus élevé » d'où des « situations de surpeuplement plus fréquentes ». Autre fait : le taux de chômage des femmes y est plus faible, mais leur inactivité est bien plus élevée. En 2014, ces quartiers ont enregistré davantage de création d'établissements que dans leurs unités urbaines. « Cela pourrait indiquer une dynamique économique plus forte dans ces quartiers ». « Mais », note l'observatoire, nombre de ces créations sont le fait d'auto-entrepreneurs, tandis que les commerces de détail restent sur représentés.
Ce rapport est le premier rendu par l'ONPV qui a remplacé en janvier dernier l’Observatoire des zones urbaines sensibles (ONZUS) et le comité d'évaluation de l'ANRU. On ne parle en effet plus de zones urbaines sensibles depuis la loi 2014 réformant la politique de la ville, mais de quartiers prioritaires. Comme l'ONZUS, le nouvel observatoire a pour mission de rendre chaque année un rapport, mais il s'engage à aller plus loin sur le champ de l'évaluation comme l'explique son président, Jean Daubigny : « Nos prédécesseurs ont donné une base de données chiffrées très solide (...). Mais, il convient désormais de faire monter en puissance le rôle d’évaluation confié à l’ONPV ». Un rôle à l'avenir davantage combiné avec le Conseil national des villes.
Ce premier rapport, essentiellement basé sur des données antérieures à 2015, n'est donc « qu'un point de départ de la situation des quartiers ». Largement proche de ce que l'ONZUS observait. Il faudra encore être patient pour avoir une vision précise de ces 1436 nouveaux « quartiers prioritaires » (8,4% de la population) couverts par l'un des 435 contrats de ville, parmi lesquels figurent 189 quartiers « entrant » en politique de la ville. Les premières informations recueillies sur ces 189 quartiers confirment d'ailleurs que leur situation économique et sociale est moins dégradée que les anciennes ZUS et autres quartiers couverts par un contrat urbain de cohésion sociale. D'autres quartiers sont sortis de la politique de la ville, pour devenir quartiers « en veille ». L'observatoire s'est donné pour mission de suivre aussi leur évolution « pour vérifier que le retour dans le droit commun consolide leur situation » et non l'inverse. Ce sera l'un des points de vigilance de l'observatoire. Autre point de vigilance : la participation des habitants. L'observatoire y consacre d'ores et déjà un chapitre, même si les conseils citoyens sont encore loin d'être installés.
Recevant hier ce rapport, la secrétaire d’État chargée de la Ville, Hélène Geoffroy, n'a pas été surprise bien sûr par ces résultats. Elle a réaffirmé la nécessité d'un « ciblage des moyens de l’ensemble des ministères prioritairement en direction de celles et ceux de nos concitoyens qui sont confrontés aux plus grandes difficultés ».
Le prochain congrès de l'AMF se penchera sur ce sujet de l'emploi dans les quartiers. Un atelier y est consacré le mercredi 1er juin : « Pollitique de la ville : promouvoir l'activité économique et l'emploi dans les quartiers », en partenariat avec les associations France urbaine et Ville et Banlieue.
Quand ces quartiers ont des indicateurs meilleurs que les quartiers alentours, il y a souvent un « mais ». Ainsi, les surfaces locatives y sont plus grandes, mais le nombre d'occupants est « plus élevé » d'où des « situations de surpeuplement plus fréquentes ». Autre fait : le taux de chômage des femmes y est plus faible, mais leur inactivité est bien plus élevée. En 2014, ces quartiers ont enregistré davantage de création d'établissements que dans leurs unités urbaines. « Cela pourrait indiquer une dynamique économique plus forte dans ces quartiers ». « Mais », note l'observatoire, nombre de ces créations sont le fait d'auto-entrepreneurs, tandis que les commerces de détail restent sur représentés.
Ce rapport est le premier rendu par l'ONPV qui a remplacé en janvier dernier l’Observatoire des zones urbaines sensibles (ONZUS) et le comité d'évaluation de l'ANRU. On ne parle en effet plus de zones urbaines sensibles depuis la loi 2014 réformant la politique de la ville, mais de quartiers prioritaires. Comme l'ONZUS, le nouvel observatoire a pour mission de rendre chaque année un rapport, mais il s'engage à aller plus loin sur le champ de l'évaluation comme l'explique son président, Jean Daubigny : « Nos prédécesseurs ont donné une base de données chiffrées très solide (...). Mais, il convient désormais de faire monter en puissance le rôle d’évaluation confié à l’ONPV ». Un rôle à l'avenir davantage combiné avec le Conseil national des villes.
Ce premier rapport, essentiellement basé sur des données antérieures à 2015, n'est donc « qu'un point de départ de la situation des quartiers ». Largement proche de ce que l'ONZUS observait. Il faudra encore être patient pour avoir une vision précise de ces 1436 nouveaux « quartiers prioritaires » (8,4% de la population) couverts par l'un des 435 contrats de ville, parmi lesquels figurent 189 quartiers « entrant » en politique de la ville. Les premières informations recueillies sur ces 189 quartiers confirment d'ailleurs que leur situation économique et sociale est moins dégradée que les anciennes ZUS et autres quartiers couverts par un contrat urbain de cohésion sociale. D'autres quartiers sont sortis de la politique de la ville, pour devenir quartiers « en veille ». L'observatoire s'est donné pour mission de suivre aussi leur évolution « pour vérifier que le retour dans le droit commun consolide leur situation » et non l'inverse. Ce sera l'un des points de vigilance de l'observatoire. Autre point de vigilance : la participation des habitants. L'observatoire y consacre d'ores et déjà un chapitre, même si les conseils citoyens sont encore loin d'être installés.
Recevant hier ce rapport, la secrétaire d’État chargée de la Ville, Hélène Geoffroy, n'a pas été surprise bien sûr par ces résultats. Elle a réaffirmé la nécessité d'un « ciblage des moyens de l’ensemble des ministères prioritairement en direction de celles et ceux de nos concitoyens qui sont confrontés aux plus grandes difficultés ».
Le prochain congrès de l'AMF se penchera sur ce sujet de l'emploi dans les quartiers. Un atelier y est consacré le mercredi 1er juin : « Pollitique de la ville : promouvoir l'activité économique et l'emploi dans les quartiers », en partenariat avec les associations France urbaine et Ville et Banlieue.
E.S.
Télécharger le rapport.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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