Édition du jeudi 26 juillet 2018
Polémique sur les fermetures de classes en maternelle
Un échange assez vif a eu lieu mardi au Sénat entre une sénatrice et le ministre de l’Éducation nationale sur les conséquences du dédoublement des classes de l’école primaire. La sénatrice du Val-de-Marne Sophie Taillé-Polian a dénoncé le fait que ces dédoublements se font « au détriment d’autres classes, notamment de maternelle », ce que le ministre, Jean-Michel Blanquer, a formellement contredit.
Sophie Taillé-Polian a dénoncé « l’écart » entre, d’une part, la volonté « ambitieuse » de dédoubler les classes de cours préparatoire en secteurs REP et REP+ et, d’autre part, « la faible progression des moyens alloués à l’école dans le budget 2018 ». « Selon les fédérations de parents d'élèves et les syndicats d'enseignants de mon département, le Val-de-Marne, la carte scolaire présentée tend à confirmer que la mise en place du dédoublement des classes CP en REP et REP+ et CE1 en REP+ se fait au détriment de l'école maternelle. Ainsi, dans ce département, quarante classes de maternelle au moins seront fermées, avec une forte baisse des places consacrées aux entrées en maternelle des enfants de deux ans », a détaillé la sénatrice. Elle a demandé au ministre si le gouvernement envisageait « d’augmenter les dépenses de personnel des écoles élémentaires et maternelles » en 2019, et si le ministère s’était livré à une estimation du coût supplémentaire lié au dédoublement – d’autant que ce dédoublement devrait être étendu aux classes de CE1 à la rentrée 2019.
Jean-Michel Blanquer a sèchement recadré la sénatrice en déclarant que son argumentaire était « faux ». « Alors qu'il y aura l'année prochaine 32 657 élèves de moins dans le premier degré, nous créons 3 881 emplois de professeur des écoles. Ce n'est pas là une opinion : ce sont des faits. (…) Il faut cesser de répéter en boucle des idées fausses pour dénigrer une mesure dont tout le monde voit qu’elle a des effets importants. » Pour ce qui est du Val-de-Marne, a précisé le ministre, le ratio de professeurs pour 100 élèves passera à la rentrée « de 5,18 à 5,30, ce qui est un record historique ». Pour Jean-Michel Blanquer, « les dédoublements ne sont pas au détriment de quoi que ce soit ».
Ces arguments n’ont guère convaincu la sénatrice, qui a affirmé que « sur le terrain » les moyennes indiquées par le ministre étaient loin de la réalité : « Quand il y a une moyenne, il y a évidemment aussi des écarts à la moyenne. Ce que nous constatons sur le terrain, ce sont des fermetures de classes, notamment en maternelle. » La communauté éducative, a-t-elle conclu, reste « inquiète pour la rentrée 2018 et bien plus encore pour la rentrée 2019. »
Une telle polémique a déjà eu lieu au printemps dernier, notamment sur les classes en milieu rural – syndicats d’enseignants et élus estimant que le dédoublement des classes en zones prioritaires se traduisait par des fermetures de classes en zones rurales et affirmant, comme la sénatrice du Val-de-Marne, que « le gouvernement n’avait pas suffisamment budgété cette mesure » (lire Maire info du 15 mars). L’AMF avait d’ailleurs, à ce moment, publié un communiqué pour appeler le ministère à « améliorer sensiblement la méthode d’élaboration et de concertation afin de leur donner une visibilité plus claire sur le devenir des écoles ».
Notons, indépendamment de cette polémique, que le gouvernement a publié hier plusieurs textes réglementaires concernant le Plan mercredi. Maire info reviendra largement dans son édition de demain sur ces textes.
Sophie Taillé-Polian a dénoncé « l’écart » entre, d’une part, la volonté « ambitieuse » de dédoubler les classes de cours préparatoire en secteurs REP et REP+ et, d’autre part, « la faible progression des moyens alloués à l’école dans le budget 2018 ». « Selon les fédérations de parents d'élèves et les syndicats d'enseignants de mon département, le Val-de-Marne, la carte scolaire présentée tend à confirmer que la mise en place du dédoublement des classes CP en REP et REP+ et CE1 en REP+ se fait au détriment de l'école maternelle. Ainsi, dans ce département, quarante classes de maternelle au moins seront fermées, avec une forte baisse des places consacrées aux entrées en maternelle des enfants de deux ans », a détaillé la sénatrice. Elle a demandé au ministre si le gouvernement envisageait « d’augmenter les dépenses de personnel des écoles élémentaires et maternelles » en 2019, et si le ministère s’était livré à une estimation du coût supplémentaire lié au dédoublement – d’autant que ce dédoublement devrait être étendu aux classes de CE1 à la rentrée 2019.
Jean-Michel Blanquer a sèchement recadré la sénatrice en déclarant que son argumentaire était « faux ». « Alors qu'il y aura l'année prochaine 32 657 élèves de moins dans le premier degré, nous créons 3 881 emplois de professeur des écoles. Ce n'est pas là une opinion : ce sont des faits. (…) Il faut cesser de répéter en boucle des idées fausses pour dénigrer une mesure dont tout le monde voit qu’elle a des effets importants. » Pour ce qui est du Val-de-Marne, a précisé le ministre, le ratio de professeurs pour 100 élèves passera à la rentrée « de 5,18 à 5,30, ce qui est un record historique ». Pour Jean-Michel Blanquer, « les dédoublements ne sont pas au détriment de quoi que ce soit ».
Ces arguments n’ont guère convaincu la sénatrice, qui a affirmé que « sur le terrain » les moyennes indiquées par le ministre étaient loin de la réalité : « Quand il y a une moyenne, il y a évidemment aussi des écarts à la moyenne. Ce que nous constatons sur le terrain, ce sont des fermetures de classes, notamment en maternelle. » La communauté éducative, a-t-elle conclu, reste « inquiète pour la rentrée 2018 et bien plus encore pour la rentrée 2019. »
Une telle polémique a déjà eu lieu au printemps dernier, notamment sur les classes en milieu rural – syndicats d’enseignants et élus estimant que le dédoublement des classes en zones prioritaires se traduisait par des fermetures de classes en zones rurales et affirmant, comme la sénatrice du Val-de-Marne, que « le gouvernement n’avait pas suffisamment budgété cette mesure » (lire Maire info du 15 mars). L’AMF avait d’ailleurs, à ce moment, publié un communiqué pour appeler le ministère à « améliorer sensiblement la méthode d’élaboration et de concertation afin de leur donner une visibilité plus claire sur le devenir des écoles ».
Notons, indépendamment de cette polémique, que le gouvernement a publié hier plusieurs textes réglementaires concernant le Plan mercredi. Maire info reviendra largement dans son édition de demain sur ces textes.
F.L.
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