Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 7 janvier 2015
Transports

Polémique sur la hausse des tarifs de la SNCF

L’État doit-il – et peut-il – intervenir directement dans la fixation des tarifs de la SNCF ? C’est le débat qui s’est engagé depuis le 1er janvier, après que le transporteur national eut annoncé une augmentation de 2,6 % du prix de ses billets. Une mesure qui a provoqué l’agacement de la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal.
Il est vrai que cette annonce fait un peu désordre, au moment où est discuté le projet de loi de transition énergétique, qui consacre pas moins de deux chapitres entiers à la promotion et au développement des transports peu émetteurs de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, la hausse de 2,6 % des tarifs de la SNCF – hausse très supérieure à l’inflation (0,3 % à 0,5 % en 2013) – n’apparaît pas exactement en phase avec les objectifs gouvernementaux. La mesure a d’ailleurs été immédiatement dénoncée par la Fédération nationale des associations d’usagers (Fnaut) et par les associations de défense de l’environnement. Ségolène Royal a visiblement pris acte de ces critiques puisque, le 4 janvier sur RTL, elle a à son tour critiqué la SNCF, estimé que cette décision était « un très mauvais signal »  et annoncé qu’elle entendait « réformer par décret la façon dont l’État contrôle les prix des transports publics et notamment du train ».
Il y a donc visiblement un hiatus entre le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, et sa ministre de tutelle. Le 26 décembre, Alain Vidalies a en effet publié un communiqué de presse où il justifie pleinement l’augmentation des tarifs : « Cette hausse s’avère nécessaire à l’amélioration de la qualité de service offert aux voyageurs. (…) La SNCF va ainsi pouvoir poursuivre ses investissements en termes de maintenance (…) ainsi que sur le matériel, les systèmes d’information et les relations clients. » 
Ségolène Royal pose de toute façon une question de fond : celle de la façon dont l’État, autorité organisatrice des transports nationaux et, à ce titre, donneur d’ordre de la SNCF, peut intervenir dans la politique tarifaire de l’entreprise.
Le Gart (Groupement des autorités organisatrices de transport) ne s’est pas privé de le rappeler hier, par voie de communiqué : « S’agissant du transport urbain et interurbain, ce sont bien les autorités organisatrices de transport qui fixent les tarifs et les hausses annuelles. Il serait cohérent que l’État assume également son rôle d’Autorité organisatrice de transport. » 
C’est apparemment aussi le souhait de Ségolène Royal. La ministre a en effet, le 4 janvier toujours, sèchement recadré les entreprises publiques qui, « parce qu’elles sont en situation de monopole », profitent de la situation et considèrent « qu'elles peuvent augmenter leur chiffre d'affaires uniquement en augmentant de façon automatique les prix demandés aux usagers ». La ministre a jugé que cette attitude « n’est plus possible ».
La SNCF, de son côté, n’a pas réagi à cette polémique… et, en attendant, la hausse de 2,6 % est effective depuis le 1er janvier.
F.L.

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