Polémique entre collectivités autour d'un château sarthois vendu par le département

La vente pour 2 millions d'euros, par le conseil général de la Sarthe, du château du Grand-Lucé (Sarthe), dans lequel l'Etat et le département ont investi plus du double fait grincer des dents certains élus locaux, a appris l’AFP vendredi auprès d'élus et du conseil général. Malgré 10 000 visiteurs par an, "ce n'est pas notre rôle d'entretenir un château qui nous coûte très cher", a déclaré le président du conseil général de la Sarthe Roland du Luart (UMP). Deux millions d'euros, c'est 500 000 euros de plus que l'estimation des Domaines, a-t-il ajouté. Le château a été vendu au décorateur américain Timothy Corrigan qui s'est engagé à laisser les jardins ouverts au public, a souligné le sénateur. Mais, toujours selon l’AFP, plusieurs élus locaux dénoncent l'opération. Philippe Papin, maire de Saint-Pierre-du-Lorouër, à 10 km de Grand Lucé, pointe du doigt une gestion "hasardeuse" de ce château du XVIIIème siècle et accuse le département d'avoir perdu des millions dans des "projets fumeux et mégalo", notamment la reconstitution de jardin à la française, coûteux selon lui tant en investissement qu'en entretien. Selon M. du Luart, le département et l'Etat ont investi deux millions d'euros chacun en dix ans dans les jardins et la rénovation externe du bâtiment. Le château a été vendu en 2003 pour 15 euros symboliques au conseil général qui prenait en charge sa rénovation depuis une dizaine d'années déjà. Il appartenait auparavant à la Fondation Georges-Coulon qui ne pouvait plus financer le bâtiment. Sur la pertinence des projets financés depuis 10 ans, le sénateur a renvoyé la balle à leur initiateur, l'ancien conseiller général UMP Jacques Chaumont, conclut l’Agence.

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