Plusieurs conseils municipaux réagissent depuis hier à l'imminence d'une guerre en Irak

Le conseil municipal de Cherbourg-Octeville (Manche), à majorité de gauche, a voté à l'unanimité une délibération contre une intervention militaire en Irak, qualifiée de "dangereuse et injustifiable", a-t-on appris lundi auprès de la mairie. Les élus de ce port militaire de 43 000 habitants estiment que "la démocratie et les droits humanitaires ne seront pas servis par la guerre, au contraire", et évoquent les risques d'actes terroristes qu'une attaque en Irak pourrait accroître. Plusieurs municipalités et groupes d'élus locaux se sont déjà prononcés dans le même sens ces dernières semaines en France et en Europe. Le 7 mars, les maires de Cork (Irlande), Porto, Sines (Portugal), Saint-Jacques-de-Compostelle, Séville, Vigo (Espagne) et celui de Rennes, Edmond Hervé (PS), avaient adopté une déclaration commune affirmant que "le chemin vers la paix passe uniquement par la paix". En février, la municipalité de Poitiers (85 000 habitants), chef-lieu de la région d'origine du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, avait placardé des affiches proclamant "Non à la guerre en Irak". A Boulogne-sur-Mer, les églises et le beffroi de l'hôtel de ville sonneront le glas en cas de déclenchement de la guerre en Irak "pour marquer la mauvaise nouvelle", a-t-on appris lundi auprès de la mairie. Le maire, Frédéric Cuvillier, a pris cette initiative "pour dire oui à la paix", a-t-on ajouté de même source. Le père Claude Westelynck, doyen du Boulonnais, a répondu favorablement à une demande du Collectif boulonnais pour la paix afin de "dire notre opposition à la guerre, avec ses conséquences, et aussi notre souhait de la paix, sans vouloir juger qui que ce soit", a-t-il déclaré à l'AFP. Samedi, environ un millier de personnes avaient défilé contre la guerre en Irak, et jeudi quelque 600 lycéens avaient manifesté spontanément dans les rues de la ville.

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