Édition du mardi 27 janvier 2015
Plan pauvreté : François Chérèque demande de nouvelles mesures pour les familles monoparentales
Le gouvernement doit mettre en place un plan d'aide pour les familles pauvres, en particulier monoparentales, en complément de la revalorisation des minimas sociaux déjà engagée dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté, estime François Chérèque dans un rapport remis hier à Matignon.
L'ex-numéro un de la CFDT, chargé du suivi de ce plan quinquennal lancé il y a deux ans, souligne le « phénomène inquiétant » de l'augmentation du taux de pauvreté des enfants de moins de 18 ans, qui vivent souvent dans des familles monoparentales, dans ce rapport rédigé avec Christine Abrossimov et Mustapha Khennouf, également membres de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS). La France a compté 440 000 enfants pauvres supplémentaires entre 2008 et 2012, précisent-ils, d'après des données de l'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance.
Les auteurs préconisent des actions spécifiques, en plus de la revalorisation des minima sociaux déjà mise en place pour les familles monoparentales et nombreuses à faibles revenus (complément familial majoré, allocation de soutien familial) : accélération de l'accès aux structures d'accueil collectif (crèches, écoles maternelles), accompagnements renforcés vers l'emploi pour les parents.
Concernant l'ensemble du plan, les auteurs constatent « une montée en charge globalement positive » des principaux engagements : le calendrier de revalorisation des minimas sociaux est respecté et, parmi les mesures engagées, figurent les rendez-vous des droits par les Caisses d'allocations familiales (CAF), qui permettent d'informer sur les droits potentiels à des allocations, et la garantie jeune, qui offre aux jeunes les plus en difficulté, pendant un an, un accompagnement renforcé vers l'emploi. En revanche, la mission déplore « des retards dans la mise en œuvre de certaines mesures », comme la simplification de l'accès aux droits. Le dossier simplifié, qui devait unifier la demande de neuf prestations, a ainsi été abandonné et remplacé par de nouvelles expérimentations.
La construction de logements sociaux et très sociaux « n'atteint pas ses objectifs », et l'ouverture de places d'hébergement d'urgence « ne suffit pas pour mettre un terme à la gestion au thermomètre de ce problème », pointe aussi le rapport.
De leur côté, plusieurs associations ont salué les efforts du gouvernement contre la pauvreté, jugeant toutefois « insuffisant » le plan quinquennal lancé il y a deux ans, face aux situations « d'apartheid » présentes en France. Présentant son propre bilan de ce plan quinquennal lancé en 2013, le collectif Alerte, qui regroupe plusieurs associations dont le Secours catholique, Médecins du Monde et ATD Quart Monde, a dénoncé des « zones de pauvreté » installées de façon pérenne en France. « Je suis d'accord avec le Premier ministre Manuel Valls lorsqu'il parle d'apartheid, car c'est le cas dans notre pays », a souligné hier devant la presse le président du collectif, François Soulages, qui a dénoncé la « ghettoïsation » dans certaines communes.
« Le plan du gouvernement n'est pas un échec, mais il est insuffisant, il faut aller plus loin », a estimé l'ancien président du Secours catholique. Pour raviver « l'impulsion interministérielle qui a marqué la première année » du plan, le collectif a présenté 67 propositions et appelé de ses vœux une concertation pour lancer une « 2e phase », impliquant davantage les acteurs de terrain.
Le gouvernement présentera début mars « une feuille de route actualisée » de son plan de lutte contre la pauvreté, a indiqué hier Matignon après la remise du rapport. « Le gouvernement s’appuiera sur ce rapport pour élaborer et présenter au début du mois prochain (début mars, a ensuite précisé Matignon) une feuille de route actualisée de mise en œuvre du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale », a indiqué le cabinet de Manuel Valls dans un communiqué. (AFP)
Télécharger le rapport.
L'ex-numéro un de la CFDT, chargé du suivi de ce plan quinquennal lancé il y a deux ans, souligne le « phénomène inquiétant » de l'augmentation du taux de pauvreté des enfants de moins de 18 ans, qui vivent souvent dans des familles monoparentales, dans ce rapport rédigé avec Christine Abrossimov et Mustapha Khennouf, également membres de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS). La France a compté 440 000 enfants pauvres supplémentaires entre 2008 et 2012, précisent-ils, d'après des données de l'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance.
Les auteurs préconisent des actions spécifiques, en plus de la revalorisation des minima sociaux déjà mise en place pour les familles monoparentales et nombreuses à faibles revenus (complément familial majoré, allocation de soutien familial) : accélération de l'accès aux structures d'accueil collectif (crèches, écoles maternelles), accompagnements renforcés vers l'emploi pour les parents.
Concernant l'ensemble du plan, les auteurs constatent « une montée en charge globalement positive » des principaux engagements : le calendrier de revalorisation des minimas sociaux est respecté et, parmi les mesures engagées, figurent les rendez-vous des droits par les Caisses d'allocations familiales (CAF), qui permettent d'informer sur les droits potentiels à des allocations, et la garantie jeune, qui offre aux jeunes les plus en difficulté, pendant un an, un accompagnement renforcé vers l'emploi. En revanche, la mission déplore « des retards dans la mise en œuvre de certaines mesures », comme la simplification de l'accès aux droits. Le dossier simplifié, qui devait unifier la demande de neuf prestations, a ainsi été abandonné et remplacé par de nouvelles expérimentations.
La construction de logements sociaux et très sociaux « n'atteint pas ses objectifs », et l'ouverture de places d'hébergement d'urgence « ne suffit pas pour mettre un terme à la gestion au thermomètre de ce problème », pointe aussi le rapport.
De leur côté, plusieurs associations ont salué les efforts du gouvernement contre la pauvreté, jugeant toutefois « insuffisant » le plan quinquennal lancé il y a deux ans, face aux situations « d'apartheid » présentes en France. Présentant son propre bilan de ce plan quinquennal lancé en 2013, le collectif Alerte, qui regroupe plusieurs associations dont le Secours catholique, Médecins du Monde et ATD Quart Monde, a dénoncé des « zones de pauvreté » installées de façon pérenne en France. « Je suis d'accord avec le Premier ministre Manuel Valls lorsqu'il parle d'apartheid, car c'est le cas dans notre pays », a souligné hier devant la presse le président du collectif, François Soulages, qui a dénoncé la « ghettoïsation » dans certaines communes.
« Le plan du gouvernement n'est pas un échec, mais il est insuffisant, il faut aller plus loin », a estimé l'ancien président du Secours catholique. Pour raviver « l'impulsion interministérielle qui a marqué la première année » du plan, le collectif a présenté 67 propositions et appelé de ses vœux une concertation pour lancer une « 2e phase », impliquant davantage les acteurs de terrain.
Le gouvernement présentera début mars « une feuille de route actualisée » de son plan de lutte contre la pauvreté, a indiqué hier Matignon après la remise du rapport. « Le gouvernement s’appuiera sur ce rapport pour élaborer et présenter au début du mois prochain (début mars, a ensuite précisé Matignon) une feuille de route actualisée de mise en œuvre du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale », a indiqué le cabinet de Manuel Valls dans un communiqué. (AFP)
Télécharger le rapport.
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