Édition du lundi 2 octobre 2017
Philippe Richert quitte la présidence de la région Grand Est et de Régions de France
Ancien ministre des Collectivités territoriales sous Nicolas Sarkozy, successivement président du conseil général du Bas-Rhin, de la région Alsace puis de la région Grand Est, Philippe Richert a annoncé samedi sa démission de « toutes ses fonctions électives » et son retrait de la vie politique. Il quitte logiquement la présidence de Régions de France (ex-ARF), poste qu’il occupait depuis un an.
Lors de sa déclaration, Philippe Richert est apparu comme un homme « las » et « blessé », visiblement fatigué des querelles politiques et « des promesses non tenues ». « Je n’étais pas fait pour la politique, a déclaré l’ancien professeur de sciences naturelles, moi mon domaine, c’est les papillons ». Il a d’abord rappelé toutes les « réussites » dont il se veut l’un des artisans : notamment le combat pour « mettre en place le très haut débit dans toutes les communes » de la région. « J’ai rendu possible l’appel à projets pour le très haut débit, et notre région est [dans ce domaine] en tête de toutes les régions de France ».
Mais le mandat de Philippe Richert a été marqué par d’âpres débats sur le sort de l’Alsace, dont un certain nombre de figures politiques n’ont jamais accepté qu’elle soit intégrée dans une vaste région englobant non seulement la Lorraine mais l’ancienne Champagne-Ardenne. Philippe Richert a rappelé qu’à l’époque où il dirigeait le conseil général du Bas-Rhin, il avait été un ardent défenseur de la fusion des deux départements alsaciens et même, en 2010-2011, de la fusion du conseil régional et des deux conseils généraux en une seule instance, le « Conseil unique d’Alsace ». Dans son discours de samedi, Philippe Richert s’est défini comme « un fervent partisan de la décentralisation, un régionaliste ».
En 2015, il a été élu à la présidence de la nouvelle grande région Grand Est, marquée par la présence au deuxième tour du Front national représenté par Florian Philippot. Il a expliqué ne « rien regretter » de son choix de devenir président de cette grande région malgré son opposition personnelle à une région intégrant la Champagne-Ardenne. Mais depuis, Philippe Richert a souvent été accusé par les régionalistes alsaciens d’être « le fossoyeur de l’Alsace ». « J'ai été la victime d'attaques d'une rare vulgarité. Je n'ai pas répondu », a rappelé l’élu. Mais ces attaques ont visiblement pesé lourd dans sa décision.
La querelle qui oppose depuis la semaine dernière le gouvernement et les régions à propos des 450 millions d’euros qui ont été retirées à celles-ci (lire Maire info de vendredi) a également joué dans le choix de Philippe Richert de jeter l’éponge : « J'ai dit il y a quelques jours au Premier ministre que je suis enseignant. Pour un enseignant, ce qui est le plus important à transmettre c'est le comportement ! Comment faire que les gens trouvent la politique noble, si le Premier ministre ne respecte pas la parole de l'État ? ». Pour conclure son discours, Philippe Richert s’est adressé aux élus et à ses compagnons de route, nombreux dans la salle : « À vous de faire maintenant, sans moi. Travaillez ensemble ! Je vous quitte, merci à vous. »
Au soir de cette décision, le maire de Strasbourg, Roland Ries, a rendu hommage à « l’énergie hors du commun et au travail accompli » par celui qui était son adversaire politique mais « un interlocuteur attentif, qui savait largement dépasser les clivages politiques dès que l’intérêt collectif était en jeu ». Roland Ries dit « regretter » la décision de Philippe Richert, même si elle « ne l’étonne pas » : « Philippe Richert m’avait confié sa lassitude devant les attaques récurrentes qu’il subissait. » Mais le maire de Strasbourg a voulu saluer le fait que Philippe Richert, en tant que président de la région Grand Est, avait agi de façon « respectueuse des décisions prises dans le cadre de la réforme territoriale, même si ces décisions n’étaient pas conformes à ce qu’il avait souhaité ».
L’association Régions de France, quelques jours à peine après son congrès, va devoir élire un nouveau président. En attendant, on peut supposer que c’est François Bonneau, président de la région Centre-Val-de-Loire et président délégué de l’association, qui assurera l’intérim.
F.L.
Lors de sa déclaration, Philippe Richert est apparu comme un homme « las » et « blessé », visiblement fatigué des querelles politiques et « des promesses non tenues ». « Je n’étais pas fait pour la politique, a déclaré l’ancien professeur de sciences naturelles, moi mon domaine, c’est les papillons ». Il a d’abord rappelé toutes les « réussites » dont il se veut l’un des artisans : notamment le combat pour « mettre en place le très haut débit dans toutes les communes » de la région. « J’ai rendu possible l’appel à projets pour le très haut débit, et notre région est [dans ce domaine] en tête de toutes les régions de France ».
Mais le mandat de Philippe Richert a été marqué par d’âpres débats sur le sort de l’Alsace, dont un certain nombre de figures politiques n’ont jamais accepté qu’elle soit intégrée dans une vaste région englobant non seulement la Lorraine mais l’ancienne Champagne-Ardenne. Philippe Richert a rappelé qu’à l’époque où il dirigeait le conseil général du Bas-Rhin, il avait été un ardent défenseur de la fusion des deux départements alsaciens et même, en 2010-2011, de la fusion du conseil régional et des deux conseils généraux en une seule instance, le « Conseil unique d’Alsace ». Dans son discours de samedi, Philippe Richert s’est défini comme « un fervent partisan de la décentralisation, un régionaliste ».
En 2015, il a été élu à la présidence de la nouvelle grande région Grand Est, marquée par la présence au deuxième tour du Front national représenté par Florian Philippot. Il a expliqué ne « rien regretter » de son choix de devenir président de cette grande région malgré son opposition personnelle à une région intégrant la Champagne-Ardenne. Mais depuis, Philippe Richert a souvent été accusé par les régionalistes alsaciens d’être « le fossoyeur de l’Alsace ». « J'ai été la victime d'attaques d'une rare vulgarité. Je n'ai pas répondu », a rappelé l’élu. Mais ces attaques ont visiblement pesé lourd dans sa décision.
La querelle qui oppose depuis la semaine dernière le gouvernement et les régions à propos des 450 millions d’euros qui ont été retirées à celles-ci (lire Maire info de vendredi) a également joué dans le choix de Philippe Richert de jeter l’éponge : « J'ai dit il y a quelques jours au Premier ministre que je suis enseignant. Pour un enseignant, ce qui est le plus important à transmettre c'est le comportement ! Comment faire que les gens trouvent la politique noble, si le Premier ministre ne respecte pas la parole de l'État ? ». Pour conclure son discours, Philippe Richert s’est adressé aux élus et à ses compagnons de route, nombreux dans la salle : « À vous de faire maintenant, sans moi. Travaillez ensemble ! Je vous quitte, merci à vous. »
Au soir de cette décision, le maire de Strasbourg, Roland Ries, a rendu hommage à « l’énergie hors du commun et au travail accompli » par celui qui était son adversaire politique mais « un interlocuteur attentif, qui savait largement dépasser les clivages politiques dès que l’intérêt collectif était en jeu ». Roland Ries dit « regretter » la décision de Philippe Richert, même si elle « ne l’étonne pas » : « Philippe Richert m’avait confié sa lassitude devant les attaques récurrentes qu’il subissait. » Mais le maire de Strasbourg a voulu saluer le fait que Philippe Richert, en tant que président de la région Grand Est, avait agi de façon « respectueuse des décisions prises dans le cadre de la réforme territoriale, même si ces décisions n’étaient pas conformes à ce qu’il avait souhaité ».
L’association Régions de France, quelques jours à peine après son congrès, va devoir élire un nouveau président. En attendant, on peut supposer que c’est François Bonneau, président de la région Centre-Val-de-Loire et président délégué de l’association, qui assurera l’intérim.
F.L.
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