Maire-info
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Édition du vendredi 3 mai 2019
Jeunesse

Permis de conduire : comment le gouvernement veut réduire son coût de l'ordre de 30 %

À la sortie d’une visite dans un centre de formation des apprentis de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente), le Premier ministre, Édouard Philippe, et le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, ont présenté, hier, dix mesures pour faire baisser « de l’ordre de 30 % »  le coût (coût moyen de 1 800 euros) et réduire les délais (de 60 jours en moyenne aujourd’hui) avant le passage du permis de conduire.
Depuis le début de l’année, les apprentis peuvent bénéficier - sous conditions - d’une aide d’un montant de 500 euros afin de leur faciliter le passage de l’examen (lire Maire info du 4 janvier). Les mesures, dévoilées hier et applicables d’ici le mois de juin, s’adresseront cette fois à l’ensemble des candidats.

Code de la route gratuit pour les volontaires SNU
Les volontaires du Service national universel (SNU) en tête. Pour ces derniers, l’État prendra à sa charge le coût du premier passage du code de la route (environ 30 euros par jeune). « À l’issue de la phase de cohésion, le jeune disposera également d’un accès gratuit à une plateforme Internet de formation au code de la route, en e-learning ». Autrement, il lui en aurait coûté 40 euros supplémentaires, selon le gouvernement.

Plus de simulateur
Pour « réduire la durée et donc le coût de la formation », le gouvernement va « développer l’usage du simulateur de conduite (coût horaire 30 % moins cher que dans un véhicule en formation) », en doublant la durée d’apprentissage possible sur cet outil (10 heures désormais sur les 20 heures minimum de formation à la conduite obligatoires).
L’État promet, en parallèle, une mesure d’incitation fiscale (suramortissement) pour inciter les exploitants d’école de conduite à s’équiper. Le gouvernement évalue ainsi à 135 euros l’économie réalisée par un candidat ayant effectué 30 heures de conduite (dont 10 sur simulateur) avant le passage de son permis (1 215 euros contre 1 350 euros pour 30 heures dans un véhicule en circulation).

La boîte automatique plutôt que la boîte manuelle
Le gouvernement souhaite aussi encourager l’apprentissage sur un véhicule équipé d’une boîte automatique, moins long que sur un véhicule équipé d’une boîte manuelle (13 heures de formation minimum au lieu de 20 heures minimum) et donc moins cher. Les candidats qui souhaitent ensuite convertir leur permis « boîte automatique »  en permis « boîte manuelle »  pourront désormais le faire trois mois (au lieu de six) après avoir obtenu le permis sur une boîte automatique.

Un « Tripadvisor des auto-écoles » 
Autres mesures prévues : l’élargissement de l’accès à la conduite supervisée à tous les candidats ayant échoué au premier passage du permis ou l’abaissement de l’âge de passage de l’examen à 17 ans dans le cadre de l’apprentissage anticipé de la conduite ou encore la mise en place, à la fin de l’année 2019, d’une plateforme gouvernementale dédiée au choix de son auto-école. Un dispositif qui s’apparente à « un Tripadvisor des auto-écoles », a expliqué Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, ce matin sur RTL. « On y présentera toutes les aides aux permis, mises en place par les départements, les régions mais aussi les communes. Beaucoup de jeunes ne sont pas au courant, nous leur mettrons toutes les informations à disposition. »  Enfin, l'expérimentation d’une plateforme de réservation en ligne des places d'examen pratique sera menée à partir de janvier 2020 dans cinq départements pour une durée de huit mois : l'Aude, la Haute-Garonne, le Gers, le Gard et l'Hérault.
En février, à la lecture du rapport de la députée la République en marche du Gard Françoise Dumas, qui a inspiré les mesures gouvernementales, les syndicats d’auto-écoles avaient dénoncé « l’uberisation »  du permis de conduire. Patrice Bessone, président du CNPA-Education routière, syndicat majoritaire parmi les 10.000 auto-écoles (40.000 salariés), redoutait « une baisse de la qualité du permis ». Comme Édouard Philippe hier, Gabriel Attal a tenté de rassurer la profession : rogner sur la sécurité n’est, selon lui, pas une option.
En 2018, 1,6 million de candidats ont présenté l’épreuve théorique générale (le « code » ) et 1,9 million de candidats se sont présentés à des épreuves pratiques (la « conduite » ).
Ludovic Galtier
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