Édition du lundi 11 juin 2007
Participation: 22 points de moins entre les premiers tours de la présidentielle (82,57%) et des législatives (60,54%)
Cinq semaines après avoir frôlé un record de participation à l'élection présidentielle, les Français ont massivement boudé les urnes dimanche 10 juin avec un taux d'abstention jamais atteint à un premier tour de législatives.
Le taux d'abstention atteindrait dimanche 39,46% selon la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, soit 3,59 points de plus qu'au premier tour des législatives de 2002 (35,88%), qui constituait déjà le record depuis 1958, et très loin de la mobilisation historique du premier tour de 1978 (seulement 16,8% d'abstention). Jamais les Français n'ont été aussi nombreux (presque 18 millions) à renoncer à se déplacer pour élire leurs 577 députés.
Même s'il est habituel de voir, comme en 1981, 1988 et 2002, la participation aux législatives baisser à la suite d'une présidentielle décisive pour l'attribution du pouvoir, le contraste en l'espace de quelques semaines est saisissant. Au premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril, plus de quatre électeurs sur cinq avaient voté (82,57%) contre à peine trois sur cinq ce dimanche. Nombre de commentateurs et d'hommes politiques n'avaient pas manqué de saluer le regain civique de la présidentielle, certains n'hésitant pas à annoncer un retournement de tendance après une progression constante de l'abstention depuis les années 1980, jusqu'au choc du 21 avril 2002. Mais l'essai n'a pas été transformé dimanche.
Il est vrai que pour beaucoup, les jeux étaient déjà faits, tous les sondages effectués depuis la présidentielle annonçant une large victoire de l'UMP et de ses alliés dans la foulée du succès de Nicolas Sarkozy le 6 mai. Les enquêtes d'opinion ont également montré que les premiers pas du nouveau chef de l'Etat et de son gouvernement ont été bien accueillis par une majorité de Français, disposés à les doter de la large majorité de députés qu'ils réclamaient.
Cette absence de suspense a manifestement favorisé une démobilisation d'une partie de l'électorat, surtout celui de l'opposition, comme le craignaient les dirigeants de la gauche, et permis à l'UMP et ses alliés de sortir largement en tête de ce premier tour.
Les effets de cette faible participation se lisent directement dans le faible nombre de triangulaires possibles (moins d'une dizaine) au second tour, ce qui risque d'amplifier encore la vague bleue UMP annoncée pour le second tour, la semaine prochaine.
Pour se maintenir, un candidat doit en effet obtenir 12,5% des inscrits, ce qui représente un seuil considérable de 21% des exprimés en moyenne avec une abstention aussi forte. On sera donc très loin des 476 triangulaires qui étaient théoriquement envisageables à partir des chiffres de la présidentielle.c=htt
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