Édition du jeudi 31 juillet 2003
Mauvais départ de la saison touristique en France, selon les professionnels
La saison touristique d'été est mal partie en France et s'annonce plutôt médiocre, même si les professionnels comptent sur août et surtout sur septembre, pour limiter la baisse d'activité.
"Effets du Sras et de la guerre en Irak, crise économique, pollution du Prestige, intempéries, grèves à répétition, annulations de festivals, incendies dans le Sud, rien ne nous aura été épargné", souligne André Daguin, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH).
Résultat, selon lui: "juillet est raté, la baisse devant être de quelque 20% en moyenne. Le secteur du luxe est le plus touché, ce qui est inhabituel. Mais les Américains et les Japonais ne sont pas là".
C'est ce que confirme l'Office de tourisme et des congrès de Paris, qui fait état d'une baisse de fréquentation hôtelière à Paris de 7% à 25% selon les catégories par rapport à l'été précédent. "Les plus atteints sont les hôtels de prestige", souligne le président de l'Office, Jean-Marc Janaillac.
L'hôtellerie moyenne "tire son épingle du jeu", assure M. Daguin, même si "c'est la première fois depuis 1998 que la courbe de progression est brisée".
Le tour opérateur Paris-Vision annonce une baisse de 20% de son activité pour juillet et se dit "inquiet" pour août. Un autre organisme, Ring Tours, présent également en province, déplore une baisse de 50% de la clientèle étrangère pour ses croisières fluviales.
En Aquitaine, le tourisme du littoral aurait accusé en juillet des baisses atteignant 25 à 30%, selon les services régionaux du tourisme. Et la baisse est observée également à l'intérieur des terres, en Dordogne et Lot-et-Garonne.
Cependant, l'Agence de tourisme de la Corse parle d'une pleine saison "plutôt bonne", même si juillet "semble cependant en retrait", tandis que "septembre est attendu avec moins d'optimisme que l'an dernier".
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur semble plutôt favorisée avec 67% de satisfaction des professionnels en juillet, selon une estimation du Comité régional du tourisme, un point de plus qu'en 2002, et 69% pour les réservations d'août. Mais la Côte d'Azur, marquée par la mono-activité touristique - la mer - et le luxe, s'en sortirait moins bien.
Globalement, une tendance publiée par la Fédération nationale des offices de tourisme et syndicats d'initiative (Fnotsi) et l'Observatoire national du tourisme (ONT) le confirme: pour juin et juillet, la saison sera "inférieure à 2002, surtout pour la clientèle étrangère".
Les touristes du Benelux sont venus en nombre mais les Britanniques sont en stagnation et le nombre d'Allemands connaît une érosion. Sans parler des clientèles nord-américaines et asiatiques, dont la baisse se poursuit.
Selon la Fnotsi et l'ONT, le mois d'août s'annonce meilleur d'après les réservations, "mais en deçà de 2002", notamment pour la clientèle étrangère.
"Août est toujours bon et ce n'est pas comme cela que l'on va se rattraper, estime André Daguin, mais on peut jouer sur septembre".
Au Comité départemental de tourisme de Charente maritime, qui observe aussi une baisse en juillet, on s'attend à un bon mois d'août sauf pour la dernière semaine, proche de la reprise scolaire. Mais on croit en l'étalement des vacances. "Avril a été fabuleux, Mai pas mal du tout. Septembre s'annonce bien", note une responsable selon laquelle "la haute saison est en train de se décaler".c=http://www.clsidw.com/b.j
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