Marées noires : les conseils généraux de Vendée et de Gironde se mobilisent

Le président du Conseil général de Vendée, Philippe de Villiers, a lancé samedi "un appel de détresse au gouvernement" après l'arrivée des premières boulettes de fioul provenant du Prestige sur plusieurs plages du littoral vendéen. Trois ans après la marée noire de l'Erika, "aucune mesure n'a été prise et, ce soir, je lance un appel de détresse au gouvernement français en lui disant: l'indignation c'est bien mais ça ne suffit pas", a déclaré M. de Villiers à l'AFP. "On arrête bien les fous du volant, on doit arraisonner les bateaux fous", a-t-il ajouté, réclamant l'interdiction de passage des bateaux poubelles dans le rail d'Ouessant. Interrogé sur les mesures prises par le gouvernement (50 millions d'euros débloqués) pour contrer cette marée noire qui a déjà touché les Landes, la Gironde, la Charente-Maritime et la Vendée, M. de Villiers a estimé : "On peut acheter des corbillards pour tous les enterrements à venir, si l'action d'un gouvernement est d'acheter des paires de gants pour les bénévoles et des mouchoirs pour les marins, ça me paraît tout à fait insuffisant". "Il s'agit maintenant de prévenir toute nouvelle marée noire. On nous avait promis en 1999 "plus jamais ça" ; on sait maintenant que la Commission européenne ne fera rien et que l'Europe est paralysée par des intérêts contraires", a poursuivi le président du conseil général. "Ce qu'une nation ne fait pas pour elle-même, personne ne le fera à place", a-t-il affirmé. Le président du conseil général a en outre rappelé qu'après validation du système anti-marée noire, dont la mise au point a été financée par le département de la Vendée, "nous accélérerons le processus et nous armerons une flotte de 30 chalutiers et 210 marins". Deux chalutiers étaient samedi en expérimentation au large de la Charente-Maritime mais n'ont pu sortir les chaluts en raison des mauvaises conditions météo. Deux systèmes de protection et de défense anti-marée noire seront en outre mis à disposition par le département après la réunion extraordinaire du conseil général vendredi prochain, a annoncé Philippe de Villiers. "Il s'agit de deux rideaux successifs, les chalutiers en mer pour les nappes repérables et l'autre à terre, des plageuses, qui filtrent le sable et aspirent les petites boulettes de fioul et qui seront disponibles dans les jours à venir", a poursuivi M. de Villiers. De son côté, le conseil général de Gironde a décidé samedi soir d'exonérer pour 2003 les pêcheurs et ostréiculteurs du paiement de la redevance d'occupation du domaine public départemental, indique un communiqué de cette instance. Cette décision "symbolique", prise après la visite dans la journée de son président, Philippe Madrelle, dans plusieurs ports ostréicoles du bassin d'Arcachon, concerne la redevance due par les professionnels qui occupent "les ports départementaux" pour leurs activités. Le produit de cette redevance est d'environ 120 000 euros par an, précise le communiqué. La préfecture de Gironde a interdit samedi soir "à titre préventif" le ramassage et la pêche de tous les coquillages, notamment des huîtres, dans le bassin d'Arcachon en raison de la découverte de boulettes de fioul sur le pourtour du bassin. </scr

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