Édition du jeudi 16 février 2006
Les statistiques de la délinquance seront présentées sur douze mois «glissants» pour mettre en évidence les «variations de fond»
Le ministre de l'Intérieur a dévoilé la nouvelle présentation mensuelle des statistiques de la délinquance, désormais publiées par l'Observatoire national de la délinquance.
Principal changement, au lieu d'un chiffre global, l'évolution de la délinquance sera présentée à travers trois indicateurs: les atteintes aux biens, les atteintes volontaires à l'intégrité physique des personnes et les infractions économiques et financières. Ces trois indicateurs se déclinent dans une série de sous-indicateurs, dont les principaux seront publiés dans le bulletin mensuel de l'Observatoire de la délinquance.
Les chiffres seront calculés par l'observatoire à partir de «l'état 4001». Ce tableau récapitulatif réalisé chaque mois par les services de police et de gendarmerie à partir d'une centaine de crimes et délits sert de base depuis 1972 à la publication du chiffre global de la délinquance.
Autre changement, les évolutions mensuelles seront présentées sur 12 mois «glissants», et non pas en comparant un mois d'une année au même mois de l'année précédente. Cette présentation sur 12 mois glissants est destinée à mettre en évidence les «variations de fond» et à limiter l'impact de phénomènes ponctuels tels les émeutes de novembre dernier, qui semblent devoir bénéficier dun traitement à part -, selon l'observatoire.
L'observatoire, doté d'un conseil national d'orientation indépendant du ministère de l'Intérieur et présidé par le criminologue Alain Bauer, aura désormais la responsabilité d'analyser et de publier chaque mois les crimes et délits constatés par les forces de l'ordre.
Nicolas Sarkozy a qualifié ces changements de «véritable révolution» lors d'une conférence de presse place Beauvau. Le ministre a souhaité que cette présentation plus détaillée puisse «mettre un terme à toute forme de suspicion, à toute idée de manuvre politicienne ou d'interprétation partisane», et permette d'informer «le plus objectivement possible» les Français de l'évolution de la criminalité.
A 14 mois de l'élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy compte aussi sur cette nouvelle présentation pour favoriser «un débat démocratique, apaisé et éclairé» sur son bilan au ministère de l'Intérieur. «Quand on enlève à certains la possibilité de polémiquer sur les chiffres, on voit apparaître la pauvreté de leurs propositions», a-t-il dit. «La transparence, c'est un avantage pour ceux qui ont un projet».
Par ailleurs, le ministre n'a pas hésité à affirmer lundi que les origines ethniques des personnes seraient un critère intéressant à mentionner.
Depuis son arrivée en 2002 place Beauvau, la gauche conteste régulièrement la réalité de la baisse de la délinquance qui apparaît dans les chiffres publiés mensuellement par le ministère. «Non seulement la montée de la violence n'a pas été stoppée, mais elle ne cesse de s'endurcir depuis plus de trois ans», a estimé lundi Delphine Batho, secrétaire nationale à la sécurité du PS.
Selon les chiffres publiés en janvier, les crimes et délits auraient reculé de 8,21% depuis 2002, mais la baisse a été moins prononcée en 2005 (-1,3%) qu'en 2003 (-3,38%) et en 2004 (-3,76%).
En fait, cette baisse est très contrastée. Si la délinquance de voie publique a reculé, les violences contre les personnes ont augmenté de 4,97% en 2005. Une tendance confirmée par les chiffres de janvier 2006, les premiers publiés selon la nouvelle présentation.</sc
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