Les professionnels du cirque relancent la polémique avec les maires rechignant devant la présence dans leur commune des chapiteaux

Selon Gilbert Edelstein, président du Syndicat national du cirque, certains maires rejettent les cirques en périphérie des villes où le public ne vient pas. Pour lui, finies les places cernées de commerces accueillant ménagerie, clowns et jongleurs. Mais pis encore, certains élus ne voudraient plus du tout les accueillir. «On est en train de tuer le cirque. Déjà une centaine de petites entreprises ont mis la clé sous la porte», met-il en garde en précisant que «les grosses structures tiennent mieux le choc, mais ce sont des géants au pied d'argile.» Entre les «frais colossaux» pour faire fonctionner un cirque et les tournées de plus en plus difficiles à monter, l'équilibre financier est vite menacé. «Le cirque Amar, c'est 150 employés à payer. Nous comptons nos sous. Or, à Montauban, on nous a installés en périphérie l'an dernier et on a perdu 60% de notre chiffre d'affaires», explique au "Figaro" un responsable de cette entreprise. Selon lui, les raisons qui poussent les maires à agir de la sorte sont multiples. Les principales sont d'ordre urbanistique. Nombre d'élus réaménagent leur centre-ville et font disparaître les champs de foire, qui accueillaient cirques et fêtes foraines. Ils sont transformés en lieu de promenade avec fontaines et plantations. Manifestant en juin dernier à Paris, les professionnels du cirque et de la fête foraine avaient estimé que «les maires sont devenus des constructeurs immobiliers puisque maintenant la place du champ de foire est devenue un parking ou un immeuble. On demande que des emplacements soient réservés pour créer la fête ou l'animation dans la ville, en concertation avec les professionnels et la ville», expliquait Marcel Campion, l’un de leurs représentants. Pour répondre à ces préoccupations, l’Association des maires de France a créé deux groupes de travail «Fêtes foraines» et «Cirques» qui se réunissent régulièrement sous la présidence de Pierre Hérisson, sénateur-maire de Sevrier (74), en présence de représentants des maires et des forains. L'association a consacré un atelier du Congrès de maires, en novembre dernier, aux cirques et fêtes foraines, en présence de nombreux circassiens et forains. A noter que, parallèlement, un groupe d'étude «sur les arts de la rue et le cirque» a été constitué au Sénat. De son côté, recevant l’intersyndicale du secteur après les manifestations de l'été dernier, le ministre de l’Intérieur avait indiqué que «ces points font actuellement l’objet d’une concertation en liaison avec les ministères concernés par ces problèmes» et qu’il restait «particulièrement attentif aux réponses qui pourront leur être apportées.» s

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