Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 23 juin 2008
Ville

Les principaux points du plan «Espoir-Banlieues»

Le Premier ministre François Fillon a procédé vendredi à Meaux (Seine-et-Marne) à la mise en oeuvre du plan «Espoir-Banlieues» annoncé en février par le président Nicolas Sarkozy, qui sera concentré sur 215 quartiers. «Le gouvernement met en oeuvre les engagements pris par le président le 8 février», a déclaré M. Fillon à l'issue d'un Comité interministériel des villes (CIV) réunissant onze ministres dans la ville de Jean-François Copé, chef de file des députés UMP. Le projet sera financé par redéploiement de crédits, hormis quelque 520 millions d'euros prélevés sur le Grenelle de l'environnement et affectés au désenclavement des quartiers. Quatre projets spécifiques de transports en Ile-de-France sont prévus, au prix d'un effort de l'Etat de 220 millions d'euros: le tramway T4 vers Clichy-sous-Bois et Montfermeil (Seine-Saint-Denis), la tangentielle Nord, le tram-train Massy-Evry (Essonne) et la liaison RER D/RER B dite du «barreau de Gonesse». Le président PS de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a «pris acte avec satisfaction» de ce plan, tout en affirmant que les sommes inscrites pour les transports correspondaient à «un rattrapage d'une participation sous-évaluée de l'Etat» aux grands chantiers franciliens. Le montant global des fonds pour «Espoir-Banlieues» n'a pas été précisé, chaque ministère devant élaborer un projet triennal et le financer sur son budget propre. Le CIV a validé un projet mobilisant 60 millions d’euros, dont 20 pour l'Etat, afin d'améliorer immédiatement la desserte des quartiers par des transports publics existants. Il a aussi lancé un appel à projet (260 millions d’euros) pour désenclaver les 152 quartiers prioritaires hors IDF. Alors que pour M. Fillon l'emploi est «le problème sans doute le plus important» dans les quartiers, le plan table sur 45.000 jeunes ayant un emploi dans les 3 ans. Les premiers «contrats d'autonomie» doivent être signés en juillet. Le gouvernement met aussi en oeuvre une aide technique et financière visant à soutenir 20.000 nouveaux entrepreneurs dans les trois ans. Dernier aspect du volet emploi, les «écoles de la 2e chance» pourront collecter la taxe d'apprentissage grâce à une nouvelle disposition législative. M. Fillon a participé avant le CIV à une table ronde avec des associations locales pratiquant l'accompagnement personnalisé vers l'emploi. Il s'est enthousiasmé pour ce «coaching», qui «préfigure ce que l'on veut faire à grande échelle». «Coaching» aussi dans l'éducation, puisque «Espoir-Banlieues» généralise l'accompagnement éducatif dans les écoles primaires des quartiers. L'Education nationale a aussi débloqué 200 M EUR pour des expérimentations telles que le «busing», destiné à scolariser des élèves de quartiers pauvres dans d'autres quartiers. Le plan s'attache aussi à la sécurité avec 4.000 policiers supplémentaires et une centaine d'«unités territoriales de quartiers». L'UMP a salué la «cohérence» et l'«envergure» d'un plan qui «rompt avec la politique d'empilement de mesures incohérentes que la gauche a toujours prônée» tandis que pour le PS, «la montagne a accouché d'une souris», ce parti ne voyant dans le plan qu'un «ensemble de mesurettes sans vision ni financement». La FSU et SOS Racisme ont estimé que le plan n'était «pas à la hauteur» et le premier syndicat de policiers, l'Unsa, a dénoncé «l'absence de concertation» avec les représentants de la police. Un prochain CIV est prévu à l'automne. Pour lire le communiqué sur le site de Matignon, voir premier lien ci-dessous. Pour accéder au site du plan Espoir banlieue, voir second lien ci-dessous.

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