Édition du lundi 25 septembre 2000
Les présidents de conseils généraux demandent l'indépendance du Comité des finances locales vis-à -vis des services de l'État
Dans une des motions finales de son 70 ème congrès, qui se tenait à Metz la semaine passée, les présidents de conseils généraux ont affirmé leur “ attachement aux règles qui ont présidé à la mise en place de la décentralisation relatives au principe d’autonomie et de responsabilité des élus locaux sur les recettes comme sur les charges ”.
Estimant que leurs recettes fiscales sont de plus en plus “ soumises aux choix des gouvernements qui les réforment ou les suppriment et les remplacent par des dotations et des compensations de l’État ”, ils expriment leur “ forte ” inquiétude, “ justifiée non seulement parce que les décisions prises remettent en cause la fiscalité transférée lors des lois de décentralisation mais aussi parce qu’il est indispensable pour les départements d’anticiper ces évolutions afin de prévoir le mode de financement de leurs charges ”.
Ils demandent donc que “ toute suppression d’une recette fiscale soit remplacée par le transfert d’une autre recette de même nature sans pour autant ajouter à la pression fiscale ”.
Souhaitant “ assurer la pérennité de leurs ressources sur longue période ”, ils ont fait réaliser une étude prospective montrant que les départements “ vont entrer dans un cycle financier moins favorable et que leurs marges de manœuvre pourraient être de plus en plus contraintes. ” Ils déplorent ainsi la part croissante des dotations de l’État dans les recettes de fonctionnement : “ L’évolution prévue avec les mesures connues à ce jour s’élèverait à 28,1% en 2005 contre 19,7% en 1998 ”. Cette “ dépendance plus marquée des départements à l’égard des dotations de l’État et donc de recettes qui ne reflètent pas la situation socio-économique de leur territoire ” implique, selon les présidents de conseil généraux, la nécessité d’une péréquation renforcée.
Ils s’attendent par ailleurs à un nouvel effet de ciseau “ puisque les recettes dépendantes de l’État évoluent moins vite que les dépenses à réaliser par les départements ” (services départementaux d’incendie et de secours, Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales, 35 heures, etc.). Pour y parer, ils demandent donc que le “ transfert de charge sur les compétences affirmées des départements ” s’accompagne de “ dotations spécifiques telles que nous le souhaitons dans le cadre de la prestation spécifique dépendance ”.
Parallèlement, pour les “patrons” des départements, deux réformes de poids doivent être entreprises :
- le fonctionnement du Comité des finances locales doit être “ revu dans le sens d’une affirmation de son indépendance vis-à-vis des services de l’État et d’une meilleure prise en compte des intérêts des collectivités locales ”.
- une instance nationale de concertation entre les collectivités locales et l’État au plus haut niveau doit être “ créée afin de permettre de véritables négociations annuelles ”.
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