Édition du jeudi 14 novembre 2013
Les préfets s'inquiètent des risques d'une explosion sociale
À l’inverse des espoirs affichés à la rentrée de septembre par le gouvernement, la sortie de crise semble toujours aussi éloignée. Alors que l’exécutif tablait sur une croissance de 0,1 % au 3e trimestre, l’Insee a annoncé ce matin une diminution du PIB : - 0,1 %. Le même institut a publié hier son rapport annuel sur le « portrait social » du pays sur l’ensemble de l’année 2012 – portrait particulièrement sombre.
En 2012, selon l’Insee, le chômage a augmenté de 0,6 point, à 9,8 % de la population active, avec une hausse plus marquée pour les jeunes, dont le taux de chômage frise aujourd’hui les 25 %. Le taux de pauvreté a augmenté parallèlement (+ 0,3 %) : plus de 14 millions de personnes touchent aujourd’hui moins de 977 euros par mois. L’un des chiffres les plus inquiétants concerne la baisse de la consommation : le pouvoir d’achat ayant diminué de près de 1 % l’an dernier, la consommation des ménages a reculé de 0,4 %. En soixante années d’études, note l’Insee, c’est la seconde fois seulement que l’institut relève une baisse nette de la consommation.
Le recul du pouvoir d’achat ne s’explique pas seulement pas la hausse du chômage, mais également par la diminution des revenus salariaux : si les salaires stagnent dans le privé (sauf pour les plus de 55 ans, pour lesquels ils ont baissé l’an dernier de 1,1 %), ils ont diminué dans le public, de 0,7 %. L’institut note également une dégradation notable des conditions de travail, « le score moyen des mauvaises conditions de travail ayant augmenté de 6 points » entre 2006 et 2011.
Rien d’étonnant dans ces conditions que le climat social se détériore également. Au-delà des signes visibles de cette dégradation (mouvements sociaux en Bretagne, expression du « ras-le-bol » fiscal, montée des mouvements extrémistes), les préfets s’inquiètent tout particulièrement des risques d’explosion sociale. Une note de synthèse réalisée par le secrétariat général de l’Élysée à partir des rapports des 101 préfets a été publiée, ce matin, par le journal Le Figaro. « Partout sur le territoire, les préfets dressent le même constat d'une société en proie à la crispation, à l'exaspération et à la colère », constate cette note, qui ajoute que « les annonces successives de liquidations judiciaires et de plans sociaux marquent chaque jour de nouveaux esprits ». Les préfets se montrent particulièrement soucieux du fait qu’apparaissent de nouvelles formes de contestation, de plus en plus radicales et « en dehors de tout cadre syndical » : « Blocages de longue durée, dégradations et perturbations de grandes manifestations culturelles ou sportives ont pris le pas sur les défilés en ville ».
Les préfets soulignent enfin qu’il serait imprudent de croire que l’exaspération sociale se limite à la Bretagne : « Certains points du territoire, relève la note de synthèse, connaissent des difficultés encore plus grandes », comme la Nièvre, le Cher ou l’Indre.
Rien de surprenant que dans ce contexte, la note conclue, avec une certain sens de la litote : « La situation sociale laisse peu de place à l’optimisme ».
Télécharger le « Portrait social de la France » de l’Insee.
En 2012, selon l’Insee, le chômage a augmenté de 0,6 point, à 9,8 % de la population active, avec une hausse plus marquée pour les jeunes, dont le taux de chômage frise aujourd’hui les 25 %. Le taux de pauvreté a augmenté parallèlement (+ 0,3 %) : plus de 14 millions de personnes touchent aujourd’hui moins de 977 euros par mois. L’un des chiffres les plus inquiétants concerne la baisse de la consommation : le pouvoir d’achat ayant diminué de près de 1 % l’an dernier, la consommation des ménages a reculé de 0,4 %. En soixante années d’études, note l’Insee, c’est la seconde fois seulement que l’institut relève une baisse nette de la consommation.
Le recul du pouvoir d’achat ne s’explique pas seulement pas la hausse du chômage, mais également par la diminution des revenus salariaux : si les salaires stagnent dans le privé (sauf pour les plus de 55 ans, pour lesquels ils ont baissé l’an dernier de 1,1 %), ils ont diminué dans le public, de 0,7 %. L’institut note également une dégradation notable des conditions de travail, « le score moyen des mauvaises conditions de travail ayant augmenté de 6 points » entre 2006 et 2011.
Rien d’étonnant dans ces conditions que le climat social se détériore également. Au-delà des signes visibles de cette dégradation (mouvements sociaux en Bretagne, expression du « ras-le-bol » fiscal, montée des mouvements extrémistes), les préfets s’inquiètent tout particulièrement des risques d’explosion sociale. Une note de synthèse réalisée par le secrétariat général de l’Élysée à partir des rapports des 101 préfets a été publiée, ce matin, par le journal Le Figaro. « Partout sur le territoire, les préfets dressent le même constat d'une société en proie à la crispation, à l'exaspération et à la colère », constate cette note, qui ajoute que « les annonces successives de liquidations judiciaires et de plans sociaux marquent chaque jour de nouveaux esprits ». Les préfets se montrent particulièrement soucieux du fait qu’apparaissent de nouvelles formes de contestation, de plus en plus radicales et « en dehors de tout cadre syndical » : « Blocages de longue durée, dégradations et perturbations de grandes manifestations culturelles ou sportives ont pris le pas sur les défilés en ville ».
Les préfets soulignent enfin qu’il serait imprudent de croire que l’exaspération sociale se limite à la Bretagne : « Certains points du territoire, relève la note de synthèse, connaissent des difficultés encore plus grandes », comme la Nièvre, le Cher ou l’Indre.
Rien de surprenant que dans ce contexte, la note conclue, avec une certain sens de la litote : « La situation sociale laisse peu de place à l’optimisme ».
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