Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 23 janvier 2002
Élections

Les députés se saisissent du projet de loi sur les sondages

Alors que les députés entament aujourd'hui l'examen du projet de loi sur les sondages, l'AFP a interrogé les députés sur la perspective de la publication des sondages jusqu'à l'avant-veille d'une élection. Le projet gouvernemental vise à autoriser leur publication jusqu'au vendredi minuit précédant un scrutin. Cette perspective est saluée dans tous les groupes politiques de l'Assemblée nationale, même si les députés sont plutôt circonspects sur l'intérêt de ces enquêtes. "C'était une hypocrisie d'interdire des sondages dont on avait connaissance à l'étranger", affirme Nicole Catala (RPR). Selon les députés interrogés par l'AFP, ce texte qui mettra le droit français en phase avec la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme (CEDH) devrait être adopté sans problème en première lecture. Pour autant, ces photographies de l'opinion suscitent chez eux beaucoup de scepticisme, voire d'irritation quand ils ont personnellement fait l'expérience d'erreurs dans leur propre circonscription. "En 1978, on me donnait battu, j'ai été élu", relève le député de Paris Georges Sarre, aujourd'hui président du MDC. Il ne croit donc pas que le deuxième tour de l'élection présidentielle se jouera, comme le prédisent les instituts, entre les deux "candidats officiels" Jacques Chirac et Lionel Jospin. "Jean-Pierre Chevènement sera au deuxième tour", assure-t-il. Nicole Catala met également en avant "les erreurs considérables" des instituts. Pour elle, les politiques devraient davantage s'intéresser aux enquêtes sur les préoccupations des Français qu'aux cotes de popularité : "Regardez Bernard Kouchner, dit-elle : il est très haut dans les sondages mais il a toujours été battu aux législatives". Pour Christian Cuvilliez (PCF), les sondages sont cependant un "indicateur" et quand le score de son candidat Robert Hue stagne à 5% des intentions de vote il admet que c'est "un avertissement sans frais" : il faut en analyser les raisons et prendre les mesures qui s'imposent pour remonter la pente, dit-il en substance. Au PS, Bruno Le Roux ne croit guère à l'influence des sondages sur le choix des électeurs : "Quand il y a des vrais projets, des vrais meetings, ils deviennent de moins en moins importants", assure-t-il. "Un sondage peut se tromper, dix dans le même sens ne se trompent pas", affirme en revanche Claude Goasguen. "Et la politique, ajoute-t-il, c'est aussi la manière de faire passer ses idées au bon moment". Il évoque à ce propos les enquêtes sur la sécurité : "C'est pour ça que la gauche essaie de changer de politique". Quant à François Goulard (DL), il se dit "pour la liberté totale de l'information. Le sondage est une information, je suis donc hostile à toute loi interdisant les sondages", dit-il. Comme lui, Claude Goasguen prédit qu'un jour ils seront autorisés le jour même de l'élection : "De toute façon, ils seront sur Internet". Georges Sarre, hostile à toute publication le jour même du scrutin, estime en tout cas que les politiques doivent résister à la pression des sondages "même s'ils peuvent durement en souffrir". "En 1981, si François Mitterrand avait marché aux sondages, rien n'aurait bougé, on n'aurait eu ni abolition de la peine de mort ni nationalisations".c=http://www.upgradead.

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