Édition du lundi 16 mars 2009
Les collectivités locales sont confrontées à un «effet ciseau», s'inquiète Gilles Carrez dans son rapport sur le collectif budgétaire 2009
Le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2009 sera examiné à l'Assemblée nationale à partir de mercredi. Il est destiné à mettre en oeuvre les mesures exceptionnelles de solidarité et de soutien à l'activité annoncées récemment en complément au plan de relance présenté le 19 décembre dernier.
Dans son rapport, le rapporteur, Gilles Carrez (UMP), président du Comité des finances locales, s'inquiète surtout de l'augmentation du coût de la dette et estime que le déficit public devrait dépasser 5,6% de PIB cette année, dont 4,6% pour lEtat et 0,4% pour les administrations publiques locales.
Lévolution de la dette de ces dernières est, selon le rapporteur, croissante depuis 2003 jusquen 2007, année où un pic a été atteint (0,2% en 2005 et 2006, 0,4% en 2007 et 0,3% en 2008).
Pour 2009, rappelle Gilles Carrez, le rapport économique et financier et la loi de programmation des finances publiques prévoient une stabilisation de ce taux à -0,3% du PIB, soit environ 5,8 milliards deuros. La prévision est revue à la hausse par le Gouvernement, à -0,4 %.
«Il convient certes daméliorer le solde initialement prévue de 2,5 milliards deuros correspondant au versement anticipé de FCTVA pour les collectivités qui augmentent leur effort dinvestissement», dit le rapporteur général. Selon lui, plusieurs éléments viendraient toutefois «dégrader» le solde des administrations publiques locales:
- le revenu supplémentaire tiré de la «mesure FCTVA» ne devrait pas être affecté à la réduction des déficits. Sa raison dêtre est en effet de créer un effet de levier tendant à laugmentation des dépenses dinvestissement;
- les collectivités locales, et notamment les départements, sont à nouveau confrontées à un «effet ciseau». Leurs dépenses, notamment sociales et dinvestissement, «apparaissent dynamiques dans un contexte de dégradation du marché de lemploi et de multiplications de plans dinvestissement lancés par les grandes collectivités.»
En revanche, leurs ressources «tendent à séroder. Sur la base du taux de croissance de -1% par rapport à la prévision, prévu dans le PLFR pour 2009, le produit de la quote-part de taxe intérieure sur les produits pétroliers affectée aux départements et aux régions diminuerait de 95 millions deuros. Surtout, certaines ressources des collectivités locales sont fortement corrélées à lévolution du marché immobilier.»
- Les communes perçoivent la taxe communale additionnelle à certains droits denregistrement, dont le montant estimé pour 2008 sétablit à 2,3 milliards deuros.
- Les départements bénéficient du produit de la taxe de publicité foncière sur les mutations à titre onéreux, estimé à 7,3 milliards deuros pour 2008. «La majeure partie de la base de ces impositions réside dans le prix de vente du bien immobilier: si celui-ci diminue ou si le nombre de transactions chute, leur rendement baissera également.»
Or, le PLFR prévoit que le rendement des droits de mutation de biens immobiliers à titre onéreux, dont la base est semblable, serait, en 2009, inférieur de 38% à leur montant de 2008. «Une évolution similaire des impôts affectés aux collectivités locales signifierait un manque à gagner de 3,6 milliards deuros», conclut Gilles Carrez.
Pour accéder au dossier législatif, voir lien ci-dessous.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
La garde des Sceaux détaille ce lundi son projet de réforme de la justice des mineurs
Les orientations du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) pour 2009
Le médiateur européen présente le guide interactif en ligne pour les plaignants
Retrouver une édition
Accéder au site