Édition du mardi 8 mars 2016
Les collectivités également concernées par le projet de loi El Khomri
Mobilisation citoyenne, divisions au sein de la majorité, critiques des syndicats… Face à la bronca contre le projet de réforme du code du Travail et à la veille d’une semaine délicate, Manuel Valls a promis, ce week-end, des « améliorations » sur les points les plus polémiques et rappelé que la présentation du projet de loi El Khomri en Conseil des ministres était fixée au 24 mars pour laisser place à trois jours de concertations avec syndicats et patronats et permettre au gouvernement de le « retravailler ».
Parmi les dispositions majeures inscrites dans le projet de loi - telles que la réforme du licenciement économique et des indemnités prud'homales, l’assouplissement du temps de travail ou des référendums d'entreprises – la création du compte personnel d'activité (CPA) est la mesure qui intéresse les collectivités. Regroupant compte personnel de formation (CPF) et compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), il devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2017.
« Le CPA ne concernera pas que les salariés mais l’ensemble des actifs, y compris les agents publics, dans le but de garantir la portabilité des droits quels que soient les changements d’emploi et de statut », indique le pré-projet de loi. Ce dernier souligne que de nouveaux modes d’alimentation des droits seraient créés : les jeunes sortis sans diplôme du système éducatif bénéficieront d’un « droit au nombre d’heures nécessaires à la réalisation d’une formation qualifiante ; ce droit relevant de la compétence des régions ». Les personnes ayant accompli une mission de service civique bénéficieront de « 20 heures supplémentaires ». Afin de renforcer les capacités d’action des personnes pour construire leurs parcours professionnels, de nouveaux usages des droits seraient aussi créés : « Outre les formations aujourd’hui éligibles au CPF, les titulaires du CPA pourront accéder à l’accompagnement à la validation des acquis de l’expérience (VAE), à l’accompagnement à la création d’entreprise et au bilan de compétences », précise le pré-projet de loi. Le CPA vise également à « étendre la dématérialisation du bulletin de paie ».
Par ailleurs, le texte « élargit l’accès aux formations du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) de certains bénéficiaires de contrats aidés ».
L’impact pour les communes ne s’arrête pas à leur rôle d’employeur. Le texte prévoit la mise à disposition de locaux aux syndicats de salariés par les collectivités (notamment pour celles qui ne l’offrent pas aujourd’hui) et que le CPA, situé sur un portail numérique, permette un accompagnement plus global que le seul projet professionnel. Ainsi, des interfaces avec le portail du CPA pourra permettre à son titulaire d’accéder à des informations et des démarches en ligne relatives à l’accès à un logement, aux choix et à l’accès à un mode de garde d’enfants…
Cet accompagnement des titulaires du CPA relèverait d’une triple responsabilité : l’Etat, les partenaires sociaux et les collectivités territoriales. Ces dernières sont déjà sollicitées dans le cadre de la mise en œuvre de maisons de services au public. Ce texte prévoit donc de rajouter une nouvelle obligation pour les collectivités et il n’est pas certain que toutes pourront répondre à ces exigences.
Après la première matinée de discussions avec les partenaires sociaux, la ministre du Travail Myriam El Khomri a évoqué, hier, la prise en compte de certaines propositions syndicales concernant le futur CPA, en s'y disant « sensible ». « Il y a des propositions portées par les organisations syndicales qui visent justement à renforcer la protection des salariés. Ces propositions portent bien sûr sur le compte personnel d'activité et nous y sommes tout à fait sensibles. Notamment sur la formation professionnelle des personnes les moins qualifiées de notre pays, qu'elles soient salariées ou demandeuses d'emploi », a déclaré la ministre à Matignon, lors d'un point presse.
Les trois prochaines semaines seront décisives pour le gouvernement et son projet de loi. Jusqu’à demain, le Premier ministre reçoit donc les dirigeants syndicaux et patronaux. Une journée de mobilisation doit se dérouler également demain, dans une centaine de villes en France. Le 14 mars, une réunion plénière se tiendra entre les partenaires sociaux et le Premier ministre alors que le 24 mars, le projet de loi devrait être présenté en Conseil des ministres. Sept syndicats ont également déjà appelé à manifester le 31 mars pour réclamer le retrait du projet de loi.
Parmi les dispositions majeures inscrites dans le projet de loi - telles que la réforme du licenciement économique et des indemnités prud'homales, l’assouplissement du temps de travail ou des référendums d'entreprises – la création du compte personnel d'activité (CPA) est la mesure qui intéresse les collectivités. Regroupant compte personnel de formation (CPF) et compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), il devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2017.
« Le CPA ne concernera pas que les salariés mais l’ensemble des actifs, y compris les agents publics, dans le but de garantir la portabilité des droits quels que soient les changements d’emploi et de statut », indique le pré-projet de loi. Ce dernier souligne que de nouveaux modes d’alimentation des droits seraient créés : les jeunes sortis sans diplôme du système éducatif bénéficieront d’un « droit au nombre d’heures nécessaires à la réalisation d’une formation qualifiante ; ce droit relevant de la compétence des régions ». Les personnes ayant accompli une mission de service civique bénéficieront de « 20 heures supplémentaires ». Afin de renforcer les capacités d’action des personnes pour construire leurs parcours professionnels, de nouveaux usages des droits seraient aussi créés : « Outre les formations aujourd’hui éligibles au CPF, les titulaires du CPA pourront accéder à l’accompagnement à la validation des acquis de l’expérience (VAE), à l’accompagnement à la création d’entreprise et au bilan de compétences », précise le pré-projet de loi. Le CPA vise également à « étendre la dématérialisation du bulletin de paie ».
Par ailleurs, le texte « élargit l’accès aux formations du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) de certains bénéficiaires de contrats aidés ».
L’impact pour les communes ne s’arrête pas à leur rôle d’employeur. Le texte prévoit la mise à disposition de locaux aux syndicats de salariés par les collectivités (notamment pour celles qui ne l’offrent pas aujourd’hui) et que le CPA, situé sur un portail numérique, permette un accompagnement plus global que le seul projet professionnel. Ainsi, des interfaces avec le portail du CPA pourra permettre à son titulaire d’accéder à des informations et des démarches en ligne relatives à l’accès à un logement, aux choix et à l’accès à un mode de garde d’enfants…
Cet accompagnement des titulaires du CPA relèverait d’une triple responsabilité : l’Etat, les partenaires sociaux et les collectivités territoriales. Ces dernières sont déjà sollicitées dans le cadre de la mise en œuvre de maisons de services au public. Ce texte prévoit donc de rajouter une nouvelle obligation pour les collectivités et il n’est pas certain que toutes pourront répondre à ces exigences.
Après la première matinée de discussions avec les partenaires sociaux, la ministre du Travail Myriam El Khomri a évoqué, hier, la prise en compte de certaines propositions syndicales concernant le futur CPA, en s'y disant « sensible ». « Il y a des propositions portées par les organisations syndicales qui visent justement à renforcer la protection des salariés. Ces propositions portent bien sûr sur le compte personnel d'activité et nous y sommes tout à fait sensibles. Notamment sur la formation professionnelle des personnes les moins qualifiées de notre pays, qu'elles soient salariées ou demandeuses d'emploi », a déclaré la ministre à Matignon, lors d'un point presse.
Les trois prochaines semaines seront décisives pour le gouvernement et son projet de loi. Jusqu’à demain, le Premier ministre reçoit donc les dirigeants syndicaux et patronaux. Une journée de mobilisation doit se dérouler également demain, dans une centaine de villes en France. Le 14 mars, une réunion plénière se tiendra entre les partenaires sociaux et le Premier ministre alors que le 24 mars, le projet de loi devrait être présenté en Conseil des ministres. Sept syndicats ont également déjà appelé à manifester le 31 mars pour réclamer le retrait du projet de loi.
A.W. (avec Afp)
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Nouvelle enquête de l'AMF sur la réforme des rythmes scolaires
Les inégalités femmes-hommes variables d'une région à l'autre
Aménagement extérieur des gares : un nouveau mode de financement pour les communes et EPCI
Métropole Aix-Marseille : Jean-Claude Gaudin démissionne de la présidence pour se représenter
Retrouver une édition
Accéder au site