Édition du vendredi 11 octobre 2002
Les associations d'aide sociale interpellent le gouvernement et les collectivités locales sur leur manque de moyens
La Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) organise une manifestation nationale, ce vendredi à Paris, afin d'interpeller le gouvernement et les collectivités locales sur le manque de moyens octroyés aux structures d'aide aux plus démunis.
Mercredi, la secrétaire d'Etat à la Lutte contre la pauvreté et l'exclusion Dominique Versini a annoncé la création de 3 000 places d'hébergement d'urgence supplémentaires pour cet hiver. La FNARS "applaudit" la mesure mais estime toutefois qu'elle est "très partielle" et ne vise qu'à répondre à l'urgence humanitaire, pas à mettre en place une politique de réinsertion sur le long terme.
La secrétaire d'Etat a également expliqué sur France-Info qu'un état des lieux général sur le dispositif d'urgence allait être réalisé. "On va lancer (...) une inspection de l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales) et de l'IGF (Inspection générale des finances) afin d'auditer dans son ensemble le dispositif national d'urgence et d'hébergement".
Après de nombreuses manifestations en province ces dernières semaines - la dernière en date a eu lieu mercredi à Toulouse -, la FNARS, qui fédère plus de 700 associations, compte réunir 4 000 protestataires dans la capitale parisienne à l'occasion d'un rassemblement sur le Champ de Mars vendredi après-midi.
"Mme Versini a gagné pour cet hiver sur le plan budgétaire mais pas sur le budget 2003, qui reste très en deçà de ce que nous attendions", a expliqué jeudi Jean-Paul Peneau, le directeur général de la FNARS.
"Les 3 000 places, c'est un appel à la bonne volonté des mairies et des collectivités locales pour prêter une salle supplémentaire et installer des matelas qui seront payés par l'Etat. Cela ressemble à l'ouverture d'une station de métro en cas de grand froid ; mais ce n'est pas ça, sortir les gens de la rue sur du long terme", a-t-il ajouté.
L'appel de la Fédération reste donc "totalement d'actualité", selon Jean-Paul Peneau.
"Nos associations et leurs structures sont confrontées jour après jour à la demande de femmes et d'hommes en difficulté. Elles répondent présentes à ces demandes, mais trop souvent sans portage politique affirmé, car la lutte contre l'exclusion n'est plus vraiment une priorité des pouvoirs publics depuis au moins deux ans", déplore la FNARS.
"En conséquence, nous avons des budgets de plus en plus précaires, serrés, insuffisants. Ils rendent illusoires bon nombre de nos actions et mettent même en péril la survie de certaines de nos structures", explique la Fédération.
Elle s'inquiète enfin des mesures décidées par l'actuel gouvernement dans le cadre du budget 2003 : "très forte diminution des contrats aidés" (contrat emploi-solidarité notamment), "augmentation des budgets de fonctionnement des centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) très inférieure à celle du coût de la vie" ou encore "stagnation des aides au logement".
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